Le Sénégal projette la construction d’une deuxième raffinerie de pétrole afin d’augmenter sa capacité de transformation de brut, actuellement limitée à un seul site. La Société africaine de raffinage (SAR) a confirmé que le projet, encore en phase préparatoire, viserait une mise en service vers 2029. L’annonce intervient dans un contexte de croissance de la demande nationale en produits pétroliers et d’exploitation récente des ressources offshore du pays.
Une réponse aux limites de la SAR existante
Située à Dakar, l’unique raffinerie du pays affiche une capacité de 30 000 barils par jour. Cette infrastructure, en activité depuis plusieurs décennies, ne suffit plus à couvrir les besoins du marché domestique. Le directeur général de la SAR, Mamadou Abib Diop, a déclaré que le nouveau site permettrait de porter la capacité globale de raffinage à 5,5 millions de tonnes par an, dont 4 millions pour la future unité.
Le projet nécessiterait un investissement compris entre USD2bn et USD5bn. Aucun calendrier officiel n’a été arrêté, mais un démarrage des travaux autour de 2026 est envisagé. La SAR prévoit de structurer cette initiative selon un modèle de partenariat public-privé, bien que les contours définitifs de la gouvernance du projet restent à définir.
Des discussions engagées avec des partenaires asiatiques
Des pourparlers sont en cours avec plusieurs investisseurs potentiels, notamment en Chine, en Turquie et en Corée du Sud. Ces discussions visent à sécuriser les financements nécessaires à la mise en œuvre du projet. L’ambition des autorités sénégalaises est de raffiner localement une plus grande part du brut issu du champ offshore de Sangomar, dont la production a récemment démarré.
Exploité par la société australienne Woodside Energy en partenariat avec la société nationale Petrosen, le champ de Sangomar a permis l’envoi d’une première cargaison de brut à la SAR en février 2025. Cette opération a marqué le début de la valorisation nationale de la production pétrolière.
Réduction ciblée des importations pétrolières
Selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie, les produits pétroliers représentaient 22,2 % des importations du pays en 2024. Le gouvernement entend ainsi réduire cette dépendance en augmentant la capacité de transformation sur le territoire. Ce développement s’inscrit dans une stratégie plus large d’intégration de la filière pétrolière au tissu industriel local.
Mamadou Abib Diop a déclaré que « le développement d’une deuxième raffinerie constitue une étape décisive pour la souveraineté énergétique du Sénégal ». Aucune précision n’a encore été fournie quant à l’implantation exacte du nouveau site.