Le Sénat a adopté un texte législatif ouvrant la voie à la transformation de la centrale thermique Emile Huchet, située à Saint-Avold, en Moselle, pour l’adapter à l’utilisation de gaz naturel et de biogaz. Cette décision, prise à l’unanimité par la chambre haute, intervient dans un contexte de forte mobilisation des salariés, inquiets pour l’avenir industriel du site. La société GazelEnergie, propriétaire de l’installation, s’est déclarée disposée à investir dans cette reconversion, en ligne avec une annonce faite en 2023 par le président Emmanuel Macron, prévoyant la transition du site avant 2027.
Un projet soutenu par le gouvernement
Les sénateurs mosellans, porteurs du texte, ont bénéficié du soutien du gouvernement pour faire adopter cette loi, laquelle supprime un obstacle juridique freinant l’engagement des travaux. Le sénateur Khalifé Khalifé (Les Républicains), premier signataire du texte, a souligné l’objectif de concilier la sortie du charbon avec la préservation de l’emploi local et la sécurisation des investissements à hauteur de plusieurs dizaines de millions d’euros. Le site de Saint-Avold, un des deux derniers en France à fonctionner encore au charbon, joue un rôle crucial durant les pics de consommation hivernaux.
Exclusion des centrales au fioul
Des tensions avaient émergé suite à une modification en commission sénatoriale, qui élargissait le champ de la loi aux centrales au fioul. Cette réécriture avait suscité des craintes quant à une dilution du dispositif, potentiellement au détriment de Saint-Avold. La version finale du texte exclut explicitement ces installations, ne retenant que celles fonctionnant au charbon, à la tourbe ou au schiste bitumineux, conformément aux critères de la Commission européenne. Le ministre délégué à l’Industrie, Marc Ferracci, a précisé que cette formulation permettait d’éviter tout effet d’aubaine.
Extension du dispositif à Cordemais
En parallèle, le texte adopté intègre une disposition imposant à Électricité de France (EDF) de proposer un plan de reconversion pour la centrale de Cordemais, également en phase de fermeture. Cette mesure résulte d’un accord transpartisan entre sénateurs de Loire-Atlantique. Le projet de loi doit désormais être examiné à l’Assemblée nationale à partir du 7 avril, dernière étape législative avant sa mise en œuvre.