Le Royaume-Uni réforme sa régulation nucléaire pour réduire les coûts de construction

Londres engage une refonte réglementaire complète de son industrie nucléaire afin de raccourcir les délais d’autorisation, d’élargir le nombre de sites exploitables et d’abaisser les coûts liés à la construction et au financement des projets.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25€/mois*

*facturé annuellement à 99 € la première année, puis 149€/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2€/mois*
puis 14.90€ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Le gouvernement britannique restructure son cadre réglementaire nucléaire à la suite des conclusions du Nuclear Regulatory Taskforce, qui a identifié le Royaume-Uni comme le pays le plus cher au monde pour construire une centrale. Cette réforme, qualifiée de « reset radical » par ses auteurs, vise à réduire les coûts d’investissement, à accélérer les délais de planification et à permettre une industrialisation à grande échelle autour de réacteurs pressurisés européens (EPR) et de petits réacteurs modulaires (SMR).

L’Office for Nuclear Regulation (ONR) et plusieurs agences environnementales pourraient être fusionnés au sein d’une commission unique, conçue comme un guichet réglementaire centralisé. Ce changement vise à éliminer les doublons entre les processus d’évaluation de sûreté, d’impact environnemental et d’autorisations de planification. Le coût réglementaire total, incluant la conception, la construction, l’exploitation et la déconstruction, est estimé à plusieurs dizaines de milliards de livres sur le cycle de vie des projets.

Une planification plus souple et un élargissement du foncier nucléaire

L’actualisation du National Policy Statement for Nuclear Power Generation met fin à la liste fermée de huit sites pré-autorisés, adoptée en 2011. Les nouvelles règles intègrent désormais les technologies SMR et AMR (réacteurs modulaires avancés), permettant leur implantation sur des zones industrielles, des sites désaffectés et des espaces proches de la demande, comme les centres de données ou les pôles d’hydrogène.

Le site de Wylfa, au pays de Galles, a été retenu pour accueillir le premier parc SMR de Rolls-Royce, marquant le début d’un processus de sélection plus étendu. Great British Energy – Nuclear (GBE-N) a reçu mandat pour proposer, d’ici l’automne 2026, une liste de nouveaux sites capables d’accueillir au moins un réacteur gigawatt, y compris en Écosse, en dépit de l’opposition du gouvernement écossais.

Réduction ciblée des contraintes environnementales

Le rapport Fingleton propose de revoir le rapport coût-bénéfice de certaines normes environnementales, notamment celles liées à la protection de la faune marine. À Hinkley Point C, les surcoûts associés aux dispositifs de sauvegarde des poissons sont estimés à plusieurs centaines de millions de livres. Une option étudiée consiste à substituer certaines exigences physiques par des mécanismes de compensation environnementale financés par un nature fund dédié.

La possibilité d’implanter des réacteurs à proximité de zones urbaines, aujourd’hui limitées par des contraintes de zonage, est également étudiée. Cette évolution réglementaire vise à rapprocher la production de la consommation finale, en particulier pour des usages industriels à forte intensité électrique, et à réduire les investissements requis en infrastructures de transport.

Centralisation institutionnelle et hiérarchisation des projets

Le Advanced Nuclear Framework adopté dans le cadre du Spending Review formalise une répartition des rôles : GBE-N filtre et évalue les projets, le National Wealth Fund (NWF) étudie les prises de participation, et le Department for Energy Security and Net Zero (DESNZ) conçoit les mécanismes de soutien financier, incluant le modèle RAB (base d’actifs régulés) et les contrats pour différence (CfD).

GBE-N devient l’interlocuteur exclusif pour tout projet nucléaire souhaitant bénéficier d’un soutien de l’État. Cette centralisation vise à réduire les délais d’évaluation, harmoniser les critères d’analyse et accroître la lisibilité du pipeline d’investissement pour les acteurs financiers.

Impacts opérationnels et tensions politiques

La mise en œuvre des réformes réglementaires soulève plusieurs enjeux. À court terme, la transition entre l’ancien et le nouveau cadre pourrait ralentir l’instruction de certains projets, créant un déséquilibre de traitement entre développeurs. La mise en place de la nouvelle commission de régulation, annoncée sous trois mois, implique une réorganisation profonde de la gouvernance du secteur.

Sur le plan politique, l’inclusion de sites potentiels en Écosse dans les appels à manifestation d’intérêt, malgré les compétences dévolues en matière de planification territoriale, pourrait entraîner des contentieux. Par ailleurs, les ajustements proposés aux normes environnementales ont suscité l’opposition de plus de 25 organisations civiles, qui craignent un affaiblissement des garanties de sûreté et de transparence.

Vers une baisse du coût du capital nucléaire

Le gouvernement estime que la simplification réglementaire pourrait réduire significativement le coût actualisé de l’électricité produite par les futurs projets. À titre de comparaison, Hinkley Point C, construit sous le régime CfD, repose sur un tarif garanti de £92.50/MWh indexé sur l’inflation, tandis que Sizewell C, financé en partie par le modèle RAB, vise un coût inférieur de 20 à 25 %, grâce à une rémunération anticipée et à une moindre prime de risque.

Une réglementation plus lisible pourrait également améliorer la bancabilité des projets SMR, dont le coût unitaire reste élevé à ce stade. Rolls-Royce vise un coût cible de £1,8 à £2 Mds par unité de 470 MWe, sous réserve d’un pipeline de commandes domestiques suffisant pour justifier la construction de l’usine de modules prévue en 2026.

Suède : Videberg Kraft dépose la première demande d’aide publique pour deux réacteurs nucléaires

Videberg Kraft AB devient la première entreprise à demander un soutien de l’État suédois pour construire deux nouveaux réacteurs sur le site de Ringhals, dans le cadre du dispositif national d’investissement nucléaire adopté en 2025.

Bruxelles enquête sur un prêt public de €30bn pour deux réacteurs en Tchéquie

La Commission européenne ouvre une enquête approfondie sur le financement public accordé par Prague à un projet nucléaire de grande ampleur, dont le coût pourrait atteindre €30bn ($32.88bn), avec des garanties de revenus sur quarante ans.

Le Japon valide la relance de Kashiwazaki-Kariwa, sa plus grande centrale nucléaire

L'assemblée de Niigata soutient officiellement la remise en service du site de Kashiwazaki-Kariwa, marquant une étape décisive dans le retour de l'énergie nucléaire au Japon après la catastrophe de Fukushima en 2011.
en_114023221242540

Le Japon ouvre le financement public aux projets nucléaires pour soutenir les redémarrages

Le gouvernement japonais prévoit de financer jusqu'à 30 % des prêts nécessaires aux projets nucléaires, afin d'accélérer le redémarrage des réacteurs et doubler la part du nucléaire dans son mix énergétique d'ici 2040.

Newcleo engage le processus européen de sûreté pour son réacteur à caloporteur plomb

Le concepteur français de réacteurs nucléaires Newcleo a déposé le design de son petit réacteur modulaire au plomb auprès d’Euratom, lançant la première phase réglementaire d’intégration des garanties de non-prolifération à l’échelle européenne.

Holtec et MVM s’allient pour déployer des mini-réacteurs nucléaires en Hongrie

L’américain Holtec a signé un protocole d’accord avec le groupe énergétique hongrois MVM pour évaluer l’implantation de sa technologie SMR-300, renforçant la coopération nucléaire bilatérale et les perspectives d’un nouveau marché en Europe centrale.
en_114017181225540

Radiant lève $300mn pour industrialiser ses micro-réacteurs nucléaires aux États-Unis

La start-up californienne Radiant a sécurisé $300mn pour construire sa première usine dans le Tennessee et préparer la production en série de réacteurs nucléaires miniatures destinés à des usages hors réseau.

Terra Innovatum intensifie les démarches de licence pour son réacteur SOLO™ auprès de la NRC

Terra Innovatum a multiplié ses échanges avec la Nuclear Regulatory Commission pour faire avancer le processus de licence de son réacteur micro-modulaire SOLO™, malgré l'arrêt partiel du gouvernement fédéral américain.

Les réacteurs nucléaires de Clinton et Dresden obtiennent 20 ans d’exploitation supplémentaire

L'autorité américaine de sûreté nucléaire a prolongé de 20 ans les licences d'exploitation de trois réacteurs de l'Illinois, renforçant les perspectives industrielles de Constellation pour ses sites de Clinton et Dresden.
en_114017181226540

Orano et l’Université de Pau lancent un programme à EUR2,3mn pour explorer de nouveaux gisements d’uranium

La Chaire Industrielle SATURNE vise à développer des méthodes innovantes d’extraction de l’uranium, avec un financement partagé entre Orano et l’Agence nationale de la recherche sur une période de quatre ans.

X-energy réserve des pièces forgées de Doosan pour ses réacteurs SMR

L’Américain X-energy a conclu un accord de réservation avec le Sud-Coréen Doosan Enerbility pour garantir l’approvisionnement en composants critiques destinés à ses réacteurs nucléaires modulaires de petite taille.

Niger signe un accord stratégique avec la Russie pour relancer l’exploitation de l’uranium

Le Niger poursuit sa réorientation minière en concluant un partenariat avec Uranium One pour développer de nouveaux sites, tandis que le projet Dasa cherche encore son financement malgré un appui politique affirmé.
en_114016171238540

Samsung Heavy Industries obtient une certification pour sa plateforme nucléaire flottante équipée du SMART100

Samsung Heavy Industries a reçu une certification de principe pour une centrale nucléaire flottante intégrant deux réacteurs SMART100, marquant une étape dans la commercialisation des petits réacteurs modulaires en mer.

L’Inde dévoile un projet de loi pour ouvrir son secteur nucléaire au privé

Le gouvernement indien propose un nouveau cadre juridique unifié pour le nucléaire, visant à stimuler les investissements privés et renforcer la capacité installée à 100 GW d’ici 2047.

Samsung C&T étend ses projets nucléaires en Europe avec Synthos Green Energy

Samsung C&T renforce sa présence dans le nucléaire modulaire en Europe en signant un accord avec Synthos Green Energy pour développer jusqu’à 24 réacteurs SMR en Pologne et dans plusieurs pays d’Europe centrale.
en_114016161227540

nT-Tao développe une méthode de contrôle pour stabiliser la livraison d’énergie dans les systèmes de fusion

La société israélienne nT-Tao et l’Université Ben-Gourion ont mis au point un système de contrôle non linéaire qui améliore la stabilité énergétique des plasmas de fusion, renforçant les bases techniques de leurs futurs réacteurs compacts.

L’Inde ouvre le secteur nucléaire aux entreprises privées avec un projet de loi historique

Le gouvernement indien a présenté un projet de loi autorisant les entreprises privées à construire et exploiter des centrales nucléaires, mettant fin à un monopole d’État en vigueur depuis plus de cinq décennies.

Natura lance la procédure d’autorisation DOE pour son réacteur MSR-1 au Texas

Natura Resources engage une nouvelle phase réglementaire pour son réacteur à sels fondus MSR-1, en concluant un accord structurant avec le Département de l’Énergie des États-Unis dans le cadre du programme pilote de réacteurs.
en_1140141065540-1

La Norvège consulte 22 municipalités pour accueillir ses déchets nucléaires

L’autorité norvégienne du démantèlement nucléaire sonde 22 localités pour déterminer leur intérêt à accueillir des installations de stockage de déchets radioactifs issus de ses anciens réacteurs de recherche.

Le réacteur EPR de Flamanville atteint 100% de puissance nucléaire après 12 ans de retard

Le réacteur Flamanville 3 d’Électricité de France a atteint pour la première fois sa pleine puissance, marquant une étape industrielle clé dans le déploiement des EPR en Europe, malgré des surcoûts atteignant EUR23,7bn ($25,7bn).

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25€/mois*

*facturé annuellement à 99 € la première année, puis 149€/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2€/mois*
puis 14.90€ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.