Le ministère britannique de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales (Department for Environment, Food and Rural Affairs – DEFRA) a ouvert une consultation publique concernant la demande de justification réglementaire déposée par la Nuclear Industry Association (NIA) pour le réacteur modulaire de petite taille (Small Modular Reactor – SMR) conçu par Rolls-Royce. Il s’agit de la première demande de ce type jamais soumise pour un modèle de réacteur développé au Royaume-Uni.
Cette procédure, connue sous le nom de « justification », constitue une étape réglementaire initiale obligatoire avant l’autorisation de toute nouvelle technologie nucléaire dans le pays. La consultation est ouverte jusqu’au 1 décembre. DEFRA a précisé que les retours devront porter sur la classification de la technologie, la pertinence de sa définition en tant que pratique justifiable, ainsi que sur la qualité des informations fournies permettant d’évaluer le rapport entre bénéfices et inconvénients.
Une technologie à construire en grande partie en usine
Le modèle SMR de Rolls-Royce repose sur un réacteur à eau pressurisée d’une capacité de 470 mégawatts électriques (MWe). Conçu pour fournir une production constante pendant au moins soixante ans, il se distingue par une construction modulaire, avec 90 % des composants fabriqués en usine. Cette approche vise à limiter les travaux sur site au montage des modules préfabriqués, ce qui réduit considérablement les risques de projet et pourrait raccourcir les délais de réalisation.
Selon la NIA, qui représente l’industrie nucléaire civile du Royaume-Uni, le dossier soumis met en avant les bénéfices du SMR, notamment en matière de production d’électricité stable et flexible. Le document évoque également la présence de systèmes de sécurité passifs intégrés au design, conformément aux exigences réglementaires britanniques.
Vers une décision finale en 2029
Le projet a franchi une étape importante en juin, lorsque la technologie Rolls-Royce SMR a été désignée comme solution préférée par le gouvernement britannique pour le premier projet SMR du pays. L’objectif affiché est de signer des contrats d’ici la fin de l’année et de créer une entité de développement dédiée. La société publique Great British Energy – Nuclear, chargée du processus, devrait attribuer un site d’ici la fin de l’année, en vue d’un raccordement au réseau dans les années 2030.
Une décision finale d’investissement est attendue pour 2029. La justification réglementaire, si elle est validée, sera générique et utilisable par tout opérateur ou développeur souhaitant exploiter cette technologie au Royaume-Uni. La NIA avait déjà déposé des demandes similaires pour d’autres réacteurs, notamment l’Advanced Boiling Water Reactor de Hitachi, l’AP1000 de Westinghouse et l’EPR de Framatome.