Le gouvernement du Royaume-Uni a dévoilé une nouvelle feuille de route pour atteindre ses objectifs climatiques à long terme, en réaffirmant sa volonté de décarboner totalement le secteur de l’électricité d’ici 2030. Le plan, publié par le département de la sécurité énergétique et de la neutralité carbone, couvre la période 2023-2037 et comprend un budget carbone destiné à encadrer les émissions de gaz à effet de serre sur des cycles de cinq ans.
Objectif de décarbonation confirmé malgré les critiques
Cette stratégie repose sur une augmentation rapide des capacités de production renouvelable, incluant un quadruplement de l’éolien offshore, un triplement du solaire et un doublement de l’éolien terrestre. Le gouvernement dirigé par le Premier ministre Keir Starmer continue de défendre ce programme comme un levier de croissance économique, de sécurité énergétique et de réduction des factures pour les ménages.
Toutefois, cette orientation suscite des critiques croissantes au sein de la classe politique. Plusieurs partis d’opposition et think tanks appellent à une révision de la stratégie actuelle. L’institut Tony Blair for Global Change a notamment recommandé une réforme des mécanismes de tarification et du modèle de contrats pour la production d’énergie, afin de mieux répartir les risques entre consommateurs et producteurs.
Coûts élevés et demandes du secteur privé
Du côté des acteurs économiques, si la vision à long terme est saluée, les inquiétudes sur les coûts de l’électricité persistent. La Confédération de l’industrie britannique a appelé à une baisse des charges politiques pesant sur les factures énergétiques des entreprises, ainsi qu’à un soutien ciblé pour renforcer la compétitivité industrielle.
Nigel Topping, président du comité indépendant sur le changement climatique, a insisté sur l’importance de réduire le prix de l’électricité pour garantir la mise en œuvre des pompes à chaleur et autres solutions prévues dans le plan. Il a souligné qu’une accélération significative des déploiements reste indispensable pour tenir les engagements fixés.
Baisse des émissions et progression des renouvelables
Les dernières données provisoires indiquent une baisse de 4% des émissions britanniques en 2024, pour atteindre 371 millions de tonnes équivalent CO₂, contre 385 millions l’année précédente. Ce recul est principalement attribué à une diminution de la consommation de gaz et de charbon, notamment dans les secteurs industriels et de la production d’électricité.
La fermeture de la dernière centrale à charbon en septembre 2024, l’augmentation des importations et la progression des énergies renouvelables ont permis une réduction de 15% des émissions dans le secteur électrique. L’année 2024 marque également un basculement symbolique : les renouvelables ont généré 51,3% de l’électricité du pays, surpassant pour la première fois les sources fossiles.
 
				 
				 
															 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								