Le Royaume-Uni met en place un programme de soutien de type cap-and-floor pour encourager la construction de nouvelles infrastructures de stockage d’énergie longue durée, cruciales pour accompagner la montée en puissance des énergies renouvelables dans le pays. Annoncé le 10 octobre 2024 par le Département de la Sécurité Énergétique et de la Décarbonation (DESNZ), ce programme est destiné à sécuriser les revenus des développeurs en garantissant un revenu minimum tout en limitant les gains potentiels.
Les technologies ciblées incluent les stations de pompage-turbinage, mais aussi des solutions émergentes telles que le stockage d’air liquide, le stockage d’air comprimé et les batteries à flux. Le gouvernement estime que le développement de 20 GW de capacité de stockage d’ici 2050 pourrait permettre une économie de 24 milliards de livres sterling pour le réseau.
Un besoin de stockage d’énergie longue durée
Le Royaume-Uni dispose actuellement de quatre stations de pompage-turbinage totalisant 2,8 GW de capacité. Ces infrastructures incluent la centrale Dinorwig de 1,7 GW et la centrale Ffestiniog de 360 MW, toutes deux exploitées par First Hydro Holdings Co. au Pays de Galles, ainsi que la centrale Cruachan de 440 MW, exploitée par Drax Group PLC en Écosse, et la centrale Foyers de 300 MW, gérée par SSE PLC. Toutefois, la plus récente de ces installations, Dinorwig, date de 1984.
Des mesures pour attirer les investisseurs
Le ministre britannique de l’Énergie, Michael Shanks, a affirmé : « Nous prenons des mesures pour inverser la tendance, en stimulant les investissements privés dans des technologies de stockage établies et nouvelles ». Selon lui, ces projets permettront de stocker l’énergie renouvelable excédentaire, contribuant ainsi à renforcer la sécurité énergétique du pays tout en protégeant les consommateurs contre les fluctuations des prix.
Un programme inspiré des interconnexions électriques
Le programme cap-and-floor s’inspire de celui en vigueur pour les interconnexions électriques reliant le Royaume-Uni à ses voisins européens. Cette structure garantit que les revenus des opérateurs ne chutent pas en dessous d’un certain seuil. Jusqu’à présent, aucune indemnisation n’a été nécessaire, les opérateurs partageant leurs bénéfices avec les consommateurs.
Deux axes de candidature
Le DESNZ a précisé que le nouveau programme, géré par l’Office of Gas and Electricity Markets (Ofgem), comportera deux voies distinctes : l’une pour les technologies matures et l’autre pour les projets d’innovation. Cela permettra de soutenir à la fois des solutions éprouvées et des projets novateurs, contribuant ainsi à l’objectif global de décarbonation du Royaume-Uni d’ici 2030.