La récente victoire du Parti travailliste au Royaume-Uni, avec Keir Starmer à sa tête, marque un changement significatif dans les politiques énergétiques du pays. Le nouveau gouvernement s’est engagé à accélérer la transition énergétique vers un système électrique net zéro et à renforcer les infrastructures renouvelables d’ici 2030. Cette orientation est applaudie par les acteurs des énergies renouvelables, mais suscite des inquiétudes parmi les producteurs de combustibles fossiles, en particulier ceux de la mer du Nord.
Priorités des Énergies Renouvelables
Dan McGrail, directeur général de RenewableUK, a souligné que la majorité du Parti travailliste offre un mandat clair pour réaliser leur mission de transition énergétique. Parmi les priorités immédiates, il appelle à lever l’interdiction effective de l’éolien terrestre en Angleterre et à augmenter le budget pour les enchères de Contracts for Difference (CfD) de cette année.
Les enchères de cette année, dotées d’un budget de 1,025 milliard de GBP, se concentrent principalement sur l’éolien offshore, visant à soutenir 4 à 6 GW de nouvelle capacité. La promesse du Parti travailliste de tripler la capacité solaire d’ici 2030 nécessite également une réforme audacieuse des procédures de planification pour éliminer les inefficacités actuelles, selon Sarah Spencer, responsable foncière chez Balance Power.
Défis de Planification et Opposition Locale
Historiquement, les gouvernements britanniques ont lutté pour aligner la politique nationale et les processus d’approbation locaux, souvent confrontés à une opposition locale réelle ou perçue. Les infrastructures éoliennes terrestres et de transmission ont particulièrement souffert de cette opposition, ce qui pourrait entraver les ambitions travaillistes.
Préoccupations des Industries en Amont
Pour les industries en amont, l’Association de Captage et Stockage du Carbone (CCSA) insiste sur l’importance de maintenir l’élan des programmes de séquençage des clusters de CCUS, avec des décisions d’investissement finales attendues en septembre pour les projets HyNet et East Coast Cluster.
Offshore Energies UK, représentant les producteurs de pétrole et de gaz de la mer du Nord, a exprimé des préoccupations quant aux propositions travaillistes d’augmenter la taxe sur les bénéfices exceptionnels et de mettre fin à la délivrance de nouvelles licences. Ces politiques, mal gérées et sans l’implication de l’industrie, pourraient menacer les emplois et nuire à la décarbonisation de l’économie britannique.
Réformes Fiscales et Perspectives de Production
Le nouveau gouvernement prévoit d’augmenter la taxe sur les bénéfices énergétiques à 38% contre 35% actuellement, avec un effet rétroactif au début de 2022. David Whitehouse, directeur général d’OEUK, a souligné que la direction travailliste reconnaît l’importance stratégique du pétrole et du gaz de la mer du Nord pour les décennies à venir.
Les analystes de Commodities Insights prévoient une baisse de la production pétrolière britannique en dessous de 600,000 barils par jour d’ici 2030, contre 710,000 barils par jour en 2023. Ils anticipent également une baisse des prix du Brent daté, passant de 85,71 USD en moyenne au troisième trimestre 2024 à 81,71 USD au quatrième trimestre.
La victoire du Parti travailliste au Royaume-Uni pose de nouveaux défis et opportunités pour le secteur énergétique. Les ambitions renouvelables sont claires, mais la transition devra être gérée avec soin pour éviter des perturbations économiques et sociales, tout en assurant la sécurité énergétique du pays.