Le Royaume-Uni et l’Union Européenne relancent la coopération sur les marchés électriques

Après trois ans de séparation post-Brexit, le Royaume-Uni et l'Union Européenne annoncent leur intention d'étudier les conditions d'une réintégration du Royaume-Uni dans le marché européen de l’électricité, visant à optimiser les échanges transfrontaliers.

Partagez:

L’Union Européenne (UE) et le Royaume-Uni ont déclaré conjointement, lors d’un récent sommet, leur volonté de relancer les discussions visant à rétablir une coopération étroite dans les échanges électriques. Cette décision intervient après une période de séparation des marchés consécutive au Brexit, qui a mis fin, en 2021, à l’intégration complète du Royaume-Uni au sein du Marché Intérieur Européen (Internal Electricity Market, IEM). Les deux parties ont souligné leur intérêt mutuel à explorer des solutions concrètes permettant au Royaume-Uni de participer de nouveau aux plateformes de trading européennes. L’objectif principal est d’améliorer l’efficacité et d’optimiser les coûts liés aux échanges d’électricité via les interconnexions existantes.

Des interconnexions essentielles pour les flux électriques

À ce jour, neuf interconnexions électriques relient la Grande-Bretagne aux marchés de l’Union Européenne. Ces infrastructures possèdent une capacité combinée de près de 10 gigawatts (GW) permettant la transmission annuelle d’environ 80 térawattheures (TWh). Actuellement, les flux d’électricité varient quotidiennement, selon les conditions de marché définies par l’offre et la demande, faisant de la Grande-Bretagne un importateur net depuis la France, la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark et prochainement l’Allemagne, tout en étant exportateur vers l’Irlande.

Les arrangements actuels, mis en place après le Brexit, reposent sur des enchères explicites pour la capacité de transmission, principalement gérées via le Joint Allocation Office (JAO). Ce système diffère nettement du couplage implicite des marchés qui prévalait auparavant. L’absence d’intégration directe entraîne une perte d’efficacité dans les échanges quotidiens, notamment en raison du décalage des horaires d’enchères entre le Royaume-Uni et l’UE.

Vers un retour du couplage de marché ?

Le sommet bilatéral a clairement indiqué que toute coopération future pourrait inclure un « alignement dynamique » avec les règles du marché européen. Cependant, les deux parties ont souligné que tout alignement devrait respecter les spécificités constitutionnelles et les procédures parlementaires du Royaume-Uni. De même, le rôle de la Cour de justice de l’Union Européenne (CJUE) devra être défini précisément dans le cadre d’un éventuel mécanisme de règlement des différends par arbitrage.

Initialement, l’accord de sortie signé en 2020 prévoyait un modèle appelé Multi-Regional Loose Volume Coupling (MRLVC) pour gérer les échanges électriques entre l’UE et le Royaume-Uni. Toutefois, les avancées sur ce dossier restent très limitées, plusieurs acteurs du marché jugeant cette solution moins performante que le couplage intégral des marchés.

Impact potentiel sur les marchés du carbone

En complément de la réintégration envisagée dans les marchés électriques, les discussions incluent également un rapprochement potentiel des systèmes d’échange de quotas d’émissions de carbone entre l’Union Européenne et le Royaume-Uni. Une telle initiative pourrait exempter l’électricité britannique des pénalités associées au futur mécanisme européen d’ajustement carbone aux frontières (Carbon Border Adjustment Mechanism, CBAM). À partir de 2026, l’électricité sera incluse dans le CBAM européen, alors que le Royaume-Uni ne prévoit pas d’intégrer l’électricité dans son propre mécanisme avant 2027.

Ce contexte est particulièrement significatif pour les producteurs britanniques, déjà soumis à la taxe nationale sur le carbone (Carbon Price Support, CPS) fixée actuellement à 18 livres sterling par tonne de CO₂ émise. Cette taxe vient s’ajouter au coût des quotas de carbone britanniques (UK Allowances, UKA), ce qui impacte directement la compétitivité tarifaire de l’électricité britannique par rapport à celle du continent européen.

Divergences tarifaires et prévisions économiques

Les analystes de S&P Global Commodity Insights anticipent qu’à l’horizon 2035, le Royaume-Uni pourrait inverser son statut d’importateur net pour devenir exportateur net d’électricité vers l’Europe continentale. Les prix actuels reflètent des écarts significatifs : l’électricité britannique pour livraison en 2026 a récemment été évaluée par Platts à 76,56 GBP/MWh (soit 91,09 EUR/MWh), contre 88,58 EUR/MWh pour l’Allemagne et 58,50 EUR/MWh pour la France, ce qui positionne actuellement le Royaume-Uni en position intermédiaire.

Cette dynamique complexe des prix et des flux renforce la pertinence économique et stratégique de la potentielle réintégration du Royaume-Uni aux mécanismes européens d’échange d’électricité.

La Hongrie et La Slovaquie s’opposent ensemble à l’interdiction européenne des énergies russes

Budapest et Bratislava rejettent conjointement le projet de la Commission européenne visant à interdire les approvisionnements énergétiques russes, soulignant des risques économiques majeurs et une menace directe sur leur sécurité énergétique, à quelques jours d'une réunion clé.

La Libye dénonce l’exploration pétrolière grecque au large de la Crète

La Libye conteste officiellement l’attribution par la Grèce de permis pétroliers offshore, aggravant les tensions régionales autour des zones maritimes disputées au sud de la Crète, riches en hydrocarbures et convoitées par plusieurs États méditerranéens.

L’Union européenne fixe le calendrier précis de l’interdiction du gaz russe

L’Union européenne a annoncé un calendrier détaillé visant à stopper définitivement ses importations de gaz russe d’ici à fin 2027, tout en anticipant les difficultés juridiques et commerciales internes à surmonter.
en_114017062030540

La Hongrie s’oppose fermement au projet européen sur l’énergie russe

La Hongrie, appuyée par la Slovaquie, exprime une opposition marquée au projet de la Commission européenne visant à éliminer les importations de ressources énergétiques russes, évoquant des impacts économiques et énergétiques majeurs pour l'Europe centrale.

Israël frappe Natanz : les installations souterraines intactes selon l’AIEA

Les frappes militaires israéliennes sur le site nucléaire iranien de Natanz ont détruit les infrastructures électriques cruciales, mais n’ont pas atteint les installations souterraines stratégiques, selon l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA).

Macron affiche un front européen au Groenland face aux ambitions américaines

Le président français se rend à Nuuk le 15 juin pour soutenir la souveraineté groenlandaise, examiner les projets énergétiques et répondre aux récentes pressions américaines, selon l'Élysée.
visite souveraineté arctique Macron

Israël frappe l’Iran, incertitude sur les négociations nucléaires américaines à Oman

Les frappes israéliennes contre des sites nucléaires iraniens perturbent les pourparlers américano-iraniens sur l’accord nucléaire. Téhéran envisage désormais d'annuler le prochain cycle de négociations prévu à Oman, amplifiant les inquiétudes économiques régionales.

Israël frappe les installations nucléaires iraniennes après un enrichissement critique d’uranium

Face au dépassement alarmant des seuils d’enrichissement d’uranium par l’Iran et aux menaces explicites pesant sur sa sécurité, Israël lance une opération militaire ciblée contre les infrastructures nucléaires iraniennes, entraînant des perturbations majeures dans la région.

Poutine propose un rôle de médiateur entre Washington et Téhéran sur le nucléaire iranien

Le Kremlin a confirmé que Vladimir Poutine souhaite s’impliquer dans le règlement du conflit nucléaire entre les États-Unis et l’Iran, en s’appuyant sur ses liens stratégiques renforcés avec Téhéran.
en_1140290952540-2-1-768x364

La Corée du Sud accélère sa diplomatie énergétique malgré les tensions géopolitiques croissantes

Le président Lee Jae-myung adopte une diplomatie énergétique fondée sur l'intérêt national, confrontée à un contexte délicat de rivalités internationales qui pourraient créer des situations complexes pour le pays et ses entreprises énergétiques.

La France et la Pologne s’alignent sur les priorités d’investissement dans les réseaux électriques

Paris et Varsovie ont tenu un atelier bilatéral à Varsovie pour renforcer leur coordination sur les investissements dans les infrastructures électriques et la sécurité d’approvisionnement dans le cadre du Traité de Nancy.

Trump refuse tout enrichissement d’uranium par l’Iran, Moscou soutient Téhéran

Donald Trump rejette fermement tout enrichissement d'uranium par l'Iran, tandis que la Russie affirme le droit de Téhéran au nucléaire civil, intensifiant les tensions dans les négociations autour du programme nucléaire iranien.
en_1140290947540-3

La Syrie conclut un accord énergétique de $7bn avec des partenaires étrangers

La Syrie a signé un accord de $7bn avec un consortium composé d’entreprises du Qatar, de Turquie et des États-Unis pour reconstruire son secteur électrique national.

Berlin s’oppose fermement à toute remise en service du gazoduc Nord Stream 2

Friedrich Merz a confirmé que l’Allemagne bloquerait toute tentative de relancer le gazoduc Nord Stream 2, malgré des appels internes évoquant une possible réouverture du dialogue avec Moscou.

L’Union européenne scelle un accord énergétique stratégique avec l’OLADE

Un mémorandum d’accord officialise la coopération énergétique entre l’Union européenne et l’Organisation latino-américaine de l’énergie, incluant une participation permanente de l’UE aux organes de gouvernance de l’organisation régionale.
en_1140290948540-15

La Hongrie opposera son veto à l’interdiction du gaz russe proposée par Bruxelles

Le Premier ministre Viktor Orban a annoncé que la Hongrie s’opposerait juridiquement et politiquement au projet européen de bannir les livraisons d’énergie russe d’ici 2027.

Un dirigeant conservateur allemand appelle à rouvrir le dossier Nord Stream 2

Michael Kretschmer, ministre-président de Saxe, a proposé de reprendre le dialogue avec la Russie autour du gazoduc Nord Stream 2, malgré l’opposition affirmée du gouvernement allemand à tout redémarrage du projet.

Trump exhorte Londres à privilégier le pétrole offshore face à l’éolien

Donald Trump appelle le Royaume-Uni à abandonner l'énergie éolienne au profit d'une relance du pétrole offshore, provoquant un débat sur les implications économiques et politiques d'une telle stratégie énergétique après leur récent accord commercial.
en_1140290952540-12

Des accords énergétiques sino-égyptiens de $1.8bn signés lors d’un sommet au Caire

La Chine et l’Égypte ont conclu plus de 30 accords à portée énergétique, incluant véhicules électriques, réseaux intelligents et technologies de stockage.

La Turquie confrontée à l’emprise russe sur son avenir nucléaire à Akkuyu

Face à la domination russe dans le projet nucléaire d’Akkuyu, la Turquie accélère ses négociations internationales, cherchant à limiter les risques liés à sa dépendance énergétique et aux possibles conflits d’intérêt stratégiques.