Le gouvernement britannique et l’énergéticien italien Eni ont annoncé avoir bouclé le financement d’un projet de captage et de stockage de carbone (CCS) dans le nord-ouest de l’Angleterre. Ce projet, qui consiste à acheminer puis enfouir en mer d’Irlande des millions de tonnes de CO2, entre dans une phase décisive avec la transition vers la construction. Le montant exact de l’investissement n’a pas été précisé, mais cette avancée fait partie d’une initiative de grande envergure lancée en octobre 2024 par le Royaume-Uni pour développer des pôles de CCS dans les anciennes zones industrielles du nord de l’Angleterre.
Le ministre britannique de l’Énergie, Ed Miliband, a souligné que ce projet visait à « lancer une toute nouvelle industrie d’énergie propre » en Angleterre, destinée à créer des milliers d’emplois et à revitaliser des communautés industrielles. Le projet implique l’acheminement du CO2 des usines du nord-ouest de l’Angleterre et du nord du Pays-de-Galles vers d’anciens réservoirs de gaz naturel épuisés dans la baie de Liverpool, où le gaz sera stocké en profondeur.
Enfouissement et stockage du CO2
Le projet prévoit de stocker 4,5 millions de tonnes de CO2 par an, un volume qui pourrait atteindre 10 millions de tonnes d’ici 2030, soit l’équivalent des émissions de 4 millions de véhicules. Pour ce faire, Eni utilisera des plateformes en mer et un réseau de conduites de gaz existant, tout en construisant 35 kilomètres de nouveaux tuyaux pour acheminer le CO2 jusqu’aux réservoirs souterrains.
Le captage et le stockage de carbone (CCS) est une technologie complexe et coûteuse, mais soutenue par des experts du climat pour ses capacités à réduire les émissions industrielles. Bien que cette solution soit particulièrement recommandée pour des secteurs difficiles à décarboner, comme la cimenterie et la sidérurgie, elle reste controversée. Certaines ONG dénoncent l’orientation vers le CCS plutôt que vers un investissement accru dans les énergies renouvelables.
Un secteur encore en développement
À l’échelle mondiale, la capacité actuelle de captage du CO2 est estimée à seulement 50,5 millions de tonnes par an, représentant environ 0,1% des émissions mondiales, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Bien que le projet du Royaume-Uni représente un investissement massif, sa viabilité à long terme et son efficacité demeurent au centre des débats, notamment dans un contexte où les alternatives technologiques n’ont pas encore été pleinement prouvées à grande échelle.