Le gouvernement du Royaume-Uni a proposé mercredi un amendement législatif qui vise à interdire à l’entreprise publique Great British Energy d’acheter des composants liés au travail forcé. Cette mesure pourrait avoir des répercussions sur l’industrie des panneaux photovoltaïques, notamment ceux produits en Chine, où des accusations de travail forcé ont été formulées.
Un amendement législatif pour lutter contre le travail forcé
Portée par le ministre de l’Énergie, Ed Miliband, cette nouvelle législation se concentre sur la lutte contre « l’esclavage et la traite des êtres humains », en particulier dans les chaînes d’approvisionnement liées à la production de panneaux solaires. Ce texte, encore soumis à un vote au Parlement, pourrait avoir un impact significatif sur les importations de polysilicium, un matériau clé dans la fabrication des panneaux photovoltaïques, dont une grande partie provient de la région du Xinjiang en Chine.
Les accusations de travail forcé dans le Xinjiang
La Chine est accusée par des organisations de défense des droits humains d’impliquer des Ouïghours dans des programmes de travail forcé dans cette région. Le Xinjiang, qui produit d’importantes quantités de polysilicium, est également au cœur des controverses concernant les internements de plus d’un million de Ouïghours et d’autres minorités musulmanes, que Pékin qualifie de « centres de formation professionnelle ». Toutefois, ces accusations sont fermement démenties par les autorités chinoises.
Les réactions internationales et les implications pour les objectifs climatiques
Le directeur de l’Alliance interparlementaire pour la démocratie (IPAC), Luke de Pulford, a soutenu que le travail forcé était largement répandu dans le Xinjiang et au-delà. « La campagne a été longue et difficile, mais le gouvernement a donné aujourd’hui un peu d’espoir aux Ouïghours », a-t-il déclaré. Il a ajouté que la transition écologique ne devait pas être financée par l’exploitation de cette minorité.
Malgré ces préoccupations, un porte-parole du Premier ministre Keir Starmer a indiqué que l’amendement ne mettrait pas en péril les objectifs climatiques du Royaume-Uni, qui vise à décarboner son réseau électrique d’ici 2030.