Le rôle des réseaux électriques se révèle être essentiel pour la transition énergétique. Leur développement adéquat est crucial pour atteindre nos objectifs climatiques et assurer notre avenir énergétique.
Le monde fait face à un défi colossal dans sa quête pour atteindre la neutralité carbone et garantir sa sécurité énergétique d’ici 2040. L’Agence internationale de l’énergie (IEA) alerte sur la nécessité d’ajouter ou de rénover 80 millions de kilomètres de réseaux électriques. Dans un rapport inédit, l’IEA met en garde contre le manque d’ambition et d’attention envers ces réseaux, les désignant comme le maillon faible des transitions énergétiques propres.
Le Défi des Réseaux Électriques
Faute d’une plus grande attention politique et d’investissements, les lacunes dans la qualité des réseaux pourraient mettre en péril l’objectif de limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C par rapport à l’ère pré-industrielle. De plus, cela compromettrait la sécurité énergétique mondiale. La production électrique, alimentée par les énergies renouvelables en remplacement des énergies fossiles, est en constante augmentation, renforçant l’importance des réseaux électriques, notamment en raison de la nature décentralisée de ces nouvelles sources d’énergie.
La Montée en Puissance des Énergies Renouvelables
Cette année, 80% des nouvelles centrales électriques dans le monde étaient des projets d’énergies renouvelables, en particulier solaire et éolienne. Cependant, l’IEA constate que les réseaux ne suivent pas le rythme de cette croissance rapide des énergies vertes, des véhicules électriques, et des pompes à chaleur.
Les gouvernements accordent beaucoup d’importance à la construction de centrales électriques, mais ils négligent souvent la nécessité de développer des réseaux robustes pour acheminer cette électricité jusqu’aux foyers, aux stations de charge des véhicules, ou à l’industrie. Il est urgent de donner la priorité à ces réseaux et de les planifier en amont.
Investissements Nécessaires
D’ici 2040, il faudra rénover ou ajouter l’équivalent de 80 millions de kilomètres de réseaux électriques dans le monde. Pourtant, les investissements annuels dans ces réseaux sont restés globalement stables, et il est impératif qu’ils doublent pour atteindre plus de 600 milliards de dollars par an d’ici 2030, selon l’IEA.
Impact sur les Objectifs Climatiques
Le temps presse, car il existe une file importante de projets d’énergies renouvelables en attente d’être connectés au réseau, équivalant à 1,500 GW de futures capacités. Cela représente cinq fois la capacité d’énergie solaire et éolienne ajoutée dans le monde en 2022. Environ 50% de ces projets en attente se trouvent aux États-Unis, suivi de 20% en Europe, ainsi que du Japon et d’autres pays du monde.
Le retard pris dans le déploiement des énergies renouvelables en raison de mesures insuffisantes dans les réseaux engendrerait des émissions supplémentaires de CO2 de l’ordre de 60 milliards de tonnes cumulées entre 2030 et 2050, soit l’équivalent des émissions du secteur automobile de ces quatre dernières années. Un tel scénario dépasserait largement l’objectif de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, avec une probabilité de 40% qu’il dépasse 2°C.
Appels à l’Action
Les gouvernements doivent impérativement soutenir les projets à grande échelle dans le domaine des énergies renouvelables, tandis que les développeurs de réseaux et les opérateurs doivent adopter la numérisation pour concevoir des réseaux plus résilients et flexibles, exhorte l’Agence internationale de l’énergie.
La transition énergétique est un défi complexe, mais elle repose en grande partie sur la capacité à développer des réseaux électriques adaptés pour soutenir la croissance des énergies renouvelables et atteindre nos objectifs climatiques.