L’augmentation récente de la capacité de production d’énergie renouvelable dans l’Ouest des États-Unis exerce une pression à la baisse sur la consommation d’électricité au gaz ce printemps. Une tendance qui ne peut que s’accélérer dans les années à venir.
Aux États-Unis, la demande de gaz en forte baisse
Depuis le début du mois d’avril, la demande de gaz des producteurs d’électricité dans le sud-ouest désertique s’est établie en moyenne à un peu moins de 3,3 Bcf/j. Soit l’équivalent d’une baisse d’environ de plus de 7 % par rapport à la même période de huit semaines en 2021.
La baisse de la demande d’électricité au gaz ne semble pas être corrélée à la météo. Ce printemps, les températures, pondérées par la population à l’Ouest, ont atteint une moyenne estimée à 64,6 degrés Fahrenheit. Soit une température presque identique à la moyenne de 2021, soit 64,4 degrés.
En 2022, la Californie et le sud-ouest désertique ont connu des brûlages plus faibles dans l’ensemble, quelle que soit la température. Les données montrent une baisse d’environ 250 MMcf/j du taux de consommation moyen cette année par rapport à l’année dernière.
La baisse de la demande d’électricité brûlée cette année survient après des gains annuels constants de la demande des générateurs dans l’Ouest. De plus, c’est probablement le résultat de l’ajout continu de capacité renouvelable.
Augmentation de la capacité de production renouvelable
L’année dernière, la Californie, le Nevada, l’Arizona et le Nouveau-Mexique ont ajouté un total combiné de 8,1 GW de capacité renouvelable. Le tout sous forme d’énergie éolienne, solaire et de batteries, selon les données de S&P Global. Rien qu’en Californie, on compte désormais plus de 26 GW de capacité de production renouvelable installée à la fin du mois d’avril.
Au cours des deux dernières années, l’Ouest a connu une forte poussée pour ajouter de la capacité de production dans toute la région. Surtout suite aux pannes d’électricité tournantes de 2020, des conditions de sécheresse continues et des températures extrêmes. Celles-ci ont mis l’offre à rude épreuve et stimulé la demande de refroidissement en été.
En août dernier, la Commission californienne de l’énergie a approuvé deux ordonnances pour se conformer à la proclamation d’urgence du gouverneur Gavin Newsom. Cette dernière vise à réduire la pression sur les infrastructures énergétiques et à garantir une augmentation de la capacité d’énergie propre.
Le stockage étant insuffisant pour capter la production renouvelable excédentaire, les réductions d’énergie solaire et éolienne ont atteint des niveaux records. Notamment en avril avec 596,175 GWh, soit 29 % de plus que le record précédent.
Quelles perspectives pour l’avenir ?
À l’avenir, les ajouts continus de capacité renouvelable à l’Ouest continueront probablement à peser sur les brûlures d’électricité au gaz dans la région.
Au cours de l’année prochaine, les promoteurs prévoient d’ajouter près de 7 GW d’énergie renouvelable en Californie, au Nevada, en Arizona et au Nouveau-Mexique. Avec environ 70 % de cette capacité prévue sous forme d’énergie solaire.
Au début de l’année, la Solar Energy Industries Association (SEIA) a publié un rapport faisant état d’un impact considérable sur l’industrie américaine après l’annonce par le ministère du commerce. Celle-ci fait état d’une enquête sur un éventuel contournement des tarifs d’importation par des fabricants de produits solaires en Asie.
L’enquête vise les fabricants chinois de systèmes photovoltaïques qui contourneraient les droits de douane. Ceux-ci représentent ensemble environ 84 % de toutes les importations américaines de modules solaires, selon la SEIA.