L’Autorité de surveillance financière de Pologne (Komisja Nadzoru Finansowego, KNF) a confirmé avoir entamé des démarches judiciaires concernant des soupçons d’abus de marché liés à des transactions effectuées sur le titre Energa. Ces opérations ont été exécutées avant l’annonce par Orlen de son intention d’acquérir la totalité du capital de l’entreprise énergétique.
Le rachat d’Energa suscite des soupçons sur les marchés
Les faits portent sur des échanges boursiers réalisés avant la déclaration officielle d’Orlen, intervenue après la clôture des marchés le 26 novembre. Le raffineur, contrôlé par l’État polonais, a révélé à cette date son projet de monter à 100 % du capital d’Energa, qu’il avait initialement acquis en 2020.
Selon la KNF, plusieurs indices laissent penser que certaines transactions pourraient avoir été effectuées en utilisant des informations non publiques. Le régulateur soupçonne également une divulgation illicite de données sensibles à des tiers, avant l’annonce officielle du groupe pétrolier.
Des comptes bloqués dans le cadre de l’enquête
Dès le 28 novembre, la KNF a demandé à plusieurs sociétés d’investissement de bloquer les comptes-titres et comptes espèces de plusieurs individus identifiés. L’objectif de cette mesure conservatoire est d’empêcher tout transfert d’actifs potentiellement acquis sur la base d’informations privilégiées.
Orlen n’a pas répondu aux sollicitations concernant cette affaire. La société fait déjà l’objet d’autres procédures judiciaires, notamment autour des activités de sa filiale commerciale basée en Suisse. Aucun détail n’a été fourni sur l’ampleur des transactions visées ni sur les profils des personnes concernées.
Une nouvelle pression sur la gouvernance du secteur
Cette affaire intervient dans un contexte de concentration accrue du secteur énergétique polonais autour de groupes contrôlés par l’État. L’opération de montée au capital d’Energa par Orlen s’inscrit dans cette dynamique, sans que les conditions précises de l’opération aient été rendues publiques à ce stade.
Le renforcement des contrôles sur les mouvements de marché précédant les annonces stratégiques pourrait peser sur les pratiques de gouvernance, dans un secteur soumis à de fortes tensions politiques et économiques.