La Nuclear Regulation Authority (NRA) du Japon a récemment convoqué Mamoru Muramatsu, président de Japan Atomic Power Co. (JAPC), pour discuter des non-conformités relevées au réacteur Tsuruga-2. Ce réacteur, d’une capacité de 1 160 MW, situé dans la préfecture de Fukui, fait face à des défis réglementaires depuis plusieurs années, principalement en raison de la présence d’une faille sismique sous le site.
La principale préoccupation de la NRA réside dans une faille sismique, désignée sous le code K, située sous le bâtiment du réacteur Tsuruga-2. La réglementation japonaise, renforcée depuis l’accident de Fukushima, exige que les structures critiques, y compris les réacteurs nucléaires, ne soient pas construites sur des failles sismiques actives ayant enregistré des séismes au cours des 130 000 dernières années. La JAPC a soumis des données suggérant que la faille K est inactive depuis plus de 130 000 ans, mais ces arguments n’ont pas suffi à convaincre les régulateurs.
Outre les préoccupations sismiques, le processus de révision de Tsuruga-2 a été retardé par des erreurs dans la documentation fournie par la JAPC. En 2020, la NRA a suspendu la révision après avoir découvert plus de 1 000 erreurs dans les documents de sécurité soumis par la JAPC. Cette suspension a été levée en décembre 2022, mais la JAPC a été contrainte de corriger et de soumettre à nouveau sa documentation avant le 31 août 2023.
Impact sur la politique énergétique
La décision de la NRA de recommander de ne pas autoriser le redémarrage de Tsuruga-2 pourrait avoir des répercussions significatives sur la politique énergétique du Japon. Le gouvernement japonais considère l’énergie nucléaire comme une composante essentielle de sa stratégie de décarbonation, inscrite dans la politique de transformation verte. Toutefois, cette stratégie repose sur des garanties strictes de sécurité fournies par la NRA.
Perspectives pour la JAPC
En réponse à la recommandation de la NRA, la JAPC a annoncé son intention de poursuivre ses efforts pour redémarrer Tsuruga-2, en entreprenant des recherches supplémentaires et en renforçant ses preuves. Cependant, le chemin vers la conformité reste semé d’embûches, notamment en raison des exigences rigoureuses en matière de sécurité sismique et des antécédents de documentation erronée.
La situation du réacteur Tsuruga-2 met en lumière les défis auxquels le Japon est confronté dans sa quête d’un équilibre entre sécurité nucléaire et objectifs de décarbonation. La décision finale de la NRA sur Tsuruga-2 pourrait établir un précédent important pour l’industrie nucléaire japonaise, influençant les futures stratégies de gestion des risques et de conformité réglementaire. La JAPC devra naviguer avec soin entre les exigences réglementaires et les impératifs politiques pour garantir la viabilité de son projet.