Le Department of Energy (DOE) a publié un rapport d’évaluation sur l’impact des émissions de gaz à effet de serre (GES) sur le climat aux États-Unis, mené par un groupe de travail composé de cinq scientifiques indépendants aux profils reconnus dans les domaines de la science physique, de l’économie et de la recherche académique. Cette étude s’appuie sur une large revue de littérature scientifique et de données institutionnelles. Elle conclut que les conséquences économiques du réchauffement lié au dioxyde de carbone (CO2) seraient moins importantes que ce que laisse entendre la communication traditionnelle sur le climat.
Une analyse critique de la politique climatique
Le rapport met en avant que les politiques d’atténuation, notamment celles axées sur la réduction rapide des émissions, risquent d’entraîner des coûts importants sans effet immédiat mesurable sur le climat mondial. Selon l’équipe du DOE, les initiatives américaines produiraient des impacts directs difficilement détectables à l’échelle planétaire, en raison du caractère global du phénomène et des délais nécessaires pour observer de tels effets. Les auteurs précisent que les bénéfices économiques et sociaux tirés des systèmes énergétiques actuels demeurent un élément central de la croissance des deux derniers siècles.
Les profils des experts sollicités
Parmi les contributeurs figurent John Christy, professeur à l’Université de l’Alabama à Huntsville, et Judith Curry, professeure émérite à l’Institut de Technologie de Géorgie. Steven Koonin, ancien Under Secretary for Science au DOE, Ross McKitrick, professeur d’économie environnementale à l’Université de Guelph, et Roy Spencer, chercheur principal à l’Université de l’Alabama, ont également participé à la rédaction. Tous présentent des parcours marqués par des publications majeures, des responsabilités institutionnelles et de nombreuses interventions devant les instances législatives américaines et internationales.
Consultation publique et enjeux politiques
Le rapport a été dévoilé dans le cadre d’une proposition de règle de l’Environmental Protection Agency (EPA) visant à abroger l’Endangerment Finding de 2009, mesure clé du cadre de régulation fédéral des GES. Une période de consultation publique est ouverte afin de recueillir l’avis du secteur, des scientifiques et de la société civile sur les résultats de cette évaluation et ses implications potentielles. La démarche s’inscrit dans une volonté affichée de privilégier l’innovation et la compétitivité industrielle, en écartant les mesures jugées inefficaces ou prématurées.
Les contributions attendues sur ce rapport pourraient influencer la trajectoire réglementaire du secteur énergétique américain. « Si nous encourageons l’innovation au lieu de la freiner, les États-Unis peuvent fournir plus d’énergie et soutenir la croissance économique », a souligné le secrétaire à l’Énergie Chris Wright lors de la publication du rapport.