Le Qatar a annoncé l’extension de son programme de fourniture d’électricité à la Syrie, en optant pour un financement direct du gaz naturel fourni par l’Azerbaïdjan et transporté par la Turquie. Ce projet vise à porter la capacité énergétique syrienne à 800 mégawatts par jour, selon le Qatar Fund for Development. Cette démarche intervient dans un contexte où la Syrie, après quatorze années de conflit armé, fait face à des coupures électriques pouvant dépasser 20 heures par jour, freinant la reprise des activités économiques et industrielles dans plusieurs régions du pays.
Livraisons stratégiques et infrastructure
La première phase de ce programme, lancée en mars, avait permis l’acheminement de 400 mégawatts d’électricité quotidiennement via la Jordanie. Le nouveau volet prévoit l’arrivée de gaz naturel à la centrale électrique d’Alep, d’où l’électricité sera ensuite distribuée dans différentes villes et quartiers. Cette augmentation de capacité s’appuie sur des accords bilatéraux entre le Qatar, l’Azerbaïdjan et la Turquie, reflétant une coopération régionale renforcée autour de la reconstruction des infrastructures syriennes.
Le gouvernement syrien de transition, mis en place après le renversement de Bachar al-Assad, a placé la réhabilitation du secteur électrique au cœur de ses priorités. Le financement qatari du gaz azéri doit contribuer à répondre à la demande accrue d’électricité, dans un pays où les réseaux ont été largement détruits par les hostilités et les sanctions internationales. Selon le fonds qatari, l’approvisionnement en gaz permettra de stabiliser la production énergétique, considérée comme un levier clé pour la relance économique.
Réseaux régionaux et enjeux énergétiques
La Turquie a confirmé qu’elle débuterait l’exportation de gaz naturel d’origine azerbaïdjanaise vers la Syrie, une annonce saluée par les autorités de Damas qui y voient un moyen de redémarrer plusieurs centrales électriques à l’arrêt. Cette opération s’inscrit dans une dynamique où Ankara et Doha entretiennent des relations étroites avec le gouvernement syrien de transition. Le développement de nouveaux corridors énergétiques, passant par la Turquie, contribue à intégrer la Syrie dans les flux gaziers régionaux, tout en offrant au Qatar une visibilité accrue sur le marché proche-oriental.
La reconstruction du secteur énergétique syrien suscite l’intérêt de plusieurs investisseurs régionaux, alors que la demande en électricité demeure très élevée. La livraison d’un volume quotidien de 800 mégawatts représente un enjeu économique considérable dans un contexte post-conflit marqué par la nécessité de relancer l’industrie et les services publics. Un responsable du Qatar Fund for Development a indiqué que « le gaz naturel acheminé permettra d’assurer une production stable pour les besoins les plus urgents du pays ».