Le Qatar acte le Partage de North Field East

Le Qatar lance la première phase du développement du plus grand champ gazier au monde, qu'il partage avec l'Iran. Pour vous, EnergyNews revient sur les enjeux du North Field East.

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De juin à juillet, Qatar Energy a annoncé les entreprises étrangères retenues pour participer à son projet d’extension de North Dome. La phase 1 du programme visant à développer l’Est du champ gazier, va ainsi accueillir 5 grandes sociétés énergétiques mondiales. TotalEnergies, ExxonMobil, Eni, ConocoPhillips et Shell, vont désormais prendre part au projet North Field East (NFE). Cette première phase va permettre à Doha de produire jusqu’à 110 millions de tonnes par jour (Mt/j) de GNL d’ici 2026.

Un champ de gaz offshore partagé entre le Qatar et l’Iran

Le plus grand champ gazier offshore au monde, North Dome, se trouve dans le Golfe Persique, une mer peu profonde entre le Qatar et l’Iran. Découvert pour la première fois en 1971, le gisement est donc partagé entre les 2 pays, suivant leurs frontières maritimes. Au total, il s’étend sur plus de 9.700 kilomètres carrés.

La partie qatarie est ainsi nommée North Dome, ou North Field, et mesure plus de 6.000 km2. Doha a commencé à exploiter le potentiel de son champ dès 1996. Concernant le champ iranien, South Pars, il n’a été découvert que plus tard, en 1990, et il s’étend sur 3.700 km2.

Le Qatar et l’Iran possèdent respectivement 14% et 15% des réserves mondiales de gaz. Ils disposent ainsi des plus grosses réserves après la Russie (25%). Selon l’International Energy Agency (IEA), le Qatar est le premier exportateur de GNL depuis 2006. North Field est alors à l’origine d’une part importante de la production nationale de gaz, qui représentait 60% des revenus d’exportations en 2017.

Le Qatar développe North Dome

2 nouveaux projets d’extensions après un moratoire de 12 ans.

En 2005, le Qatar pose un moratoire sur le champ de gaz, pour laisser le temps aux 2 pays le temps d’étudier les impacts sur le réservoir en cas d’augmentation brutale de la production. Il durera 12 ans, jusqu’à être finalement levé en avril 2017. À cette époque, l’Australie, les États-Unis et la Russie accéléraient leur production de GNL. Le Qatar voulait donc également redynamiser sa production afin de maintenir un avantage concurrentiel.

Un plan d’extension a alors été pensé en 2 phases : le développement de la section Est, sous le projet North Field East, et celui du sud du champ, North Field South (NFS). Depuis 2018, Qatar Energy a officiellement lancé le projet d’expansion NFE. Cependant, un retard survient en raison de la pandémie de COVID-19, décalant le commencement du plan à 2022.

À nouveau d’actualité, NFE devrait donc permettre aux exportations de gaz qataries de passer de 77 Mt/an à 110 Mt/an. 4 trains de 8 Mt/an vont être construits, chacun coûtant 7 à 8 milliards de dollars. Un intervalle de 6 mois séparera la mise en service des trains. Au total, cette première phase d’extension du champ gazier coûtera 28,75 milliards de dollars selon le ministre de l’Énergie du Qatar, Saad Sherida Al-Kaabi.

5 partenaires occidentaux pour NFE

L’extension de North Dome résultera d’une collaboration entre plusieurs sociétés. Au cours des 2 derniers mois, Qatar Energy a sélectionné 5 groupes du secteur de l’énergie à l’issue d’un d’appel d’offres. Les entreprises étrangères vont donc participer au projet en formant des joint-ventures.

TotalEnergies, Exxon Mobil et la compagnie britannique Shell vont ainsi disposer de 25% au sein 3 premières coentreprises. Le groupe qatari possède alors les 75% de parts restantes. Au total, ces 3 coentreprises détiennent chacune 25% des titres de participation du projet NFE.

2 autres coentreprises partageront les 25% restants. La première est composée d’Eni, et la seconde de Conoco Phillips, qui détiennent tous deux également 25% de leur joint-venture.

En somme, TotalEnergies, Exxon Mobil, et Shell possèdent chacune une part de 6,25% du projet NFE. ConocoPhillips et l’italien Eni disposent d’une part moindre, avec 3,125%.

On remarque que toutes les sociétés retenues sont européennes ou américaines. Aucun partenaire asiatique ne dispose de titres de participation dans le projet. Toutefois, le Qatar entretient de bonnes relations avec ses partenaires orientaux, notamment les sociétés chinoises et coréennes.

Un projet diversifié en attendant North Field South

En avril, Qatar Energy avait signé un contrat EPC avec une coentreprise entre Técnicas Reunidas et Wison Engineering pour s’occuper du projet. En outre, la société américaine Baker Hughes s’occupera de fournir les 4 trains réfrigérants du projet. Au total, le projet comptera 80 forages de puits et 8 nouvelles plates-formes gazières.

Selon le ministre al Kaabi, NFE engendrera, en plus du GNL, d’importantes quantités d’autres produits. Selon les estimations, le projet permettra une production de 1,5 Mt/an d’éthane, 4 Mt/an de gaz de pétrole liquéfié (GPL), 250.000 b/j de condensat de gaz naturel et 5.000 t/an d’hélium. Cette première phase d’extension du projet s’achèvera début 2026.

Concernant l’extension de la section Sud du champ, North Field South, Qatar Energy annoncera la liste des partenaires avec qui il collaborera avant la fin de l’année 2022. Le projet de développement de NFS prévoit l’installation de 2 trains supplémentaires. Ils permettront au Qatar d’exporter jusqu’à 126 Mt/an aux alentours de 2027.

Un projet en phase avec l’environnement ?

NFE veut limiter ses émissions carbones

Pour limiter l’impact sur l’environnement, le projet dispose d’une stratégie bas-carbone. Des énergies renouvelables, principalement l’énergie solaire, alimenteront les installations en électricité. Le futur complexe Al Kharsaah de 800 MWc devrait être un des principaux fournisseurs électriques de NFE. Cette centrale solaire pourra alimenter 10% des besoins électriques du pays lors de sa mise en service, annoncée pour la fin d’année.

Le projet va également disposer d’installations de captage et de séquestration du CO2 pour réduire les émissions des usines. Le Qatar veut également utiliser ses technologies de Jetty Boil-off Gas Recovery (JBOG) pour minimiser la quantité de gaz brûlé. Ce système permettra de récupérer du gaz d’évaporation à chaque poste d’amarrage afin de le réutiliser ailleurs, comme combustible.

Le Qatar défend sa vision 2030

En tant que principal exportateur mondial, le pays wahhabite promeut l’utilisation du GNL à l’international. Qatar Energy espère ainsi que le marché du gaz va continuer de croître lors des prochaines années. La société et son président, Al-Kaabi, décrivent le gaz comme étant la source d’énergie la plus intéressante pour complémenter les énergies éoliennes et solaires. L’International Monetary Fund (IMF) indique que les centrales thermiques au gaz relâchent 2 fois moins de carbone que les centrales à charbon. Selon la même source, ces dernières sont responsables de 44% des émissions de CO2 en 2020.

La lutte contre le dérèglement climatique est un des piliers du plan national du Qatar pour 2030. Dans un futur proche, Doha veut pouvoir mêler développement économique, social, droit humain et respect de l’environnement. En l’occurrence, le projet solaire Al Kharsaah répond à ce dernier objectif, et permettra d’éviter l’émission de 26 Mt de CO2 pendant sa durée de vie.

Une coopération régionale entre Téhéran et Doha

Du côté iranien, le développement de South Pars est ralenti du fait du retour des sanctions américaines. Depuis la décision des États-Unis de sortir de l’accord de Vienne, en mai 2018, Téhéran ne dispose plus de partenariats avec des sociétés occidentales. C’est donc la Chine qui prend place dans les projets de développement de gaz iranien.

En plus de partager le plus grand champ gazier du monde, le Qatar et l’Iran gardent de très bonnes relations diplomatiques. Lors de la crise du Golfe entre 2017 et 2021, Doha s’est retrouvée boycottée diplomatiquement par l’Arabie saoudite, l’Égypte, ainsi que d’autres pays arabes. L’Iran était alors resté un partenaire économique important pour Doha, qui subissait un blocus économique de la part de ses voisins.

Dernièrement, le Qatar montrait sa position de médiateur entre Téhéran et les puissances occidentales. Le 28 et 29 juin, Doha accueillait des pourparlers indirects entre les États-Unis et l’Iran, visant un retour à l’accord sur le nucléaire de 2015. Les discussions n’ont, cependant, toujours pas permis de trouver une entente entre les partis.

 

Illustration par S. Makhnach

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