L’Afrique subsaharienne fait face à un défi majeur en matière d’accès à l’énergie. Selon les estimations, environ 570 millions de personnes dans cette région n’ont toujours pas accès à l’électricité. Cela est dû en partie à des infrastructures obsolètes, des investissements insuffisants et des politiques énergétiques inadaptées. Face à ces défis, le projet Zambia-Tanzania Interconnector (ZTIP) apparaît comme une réponse stratégique pour améliorer l’intégration énergétique de la région.
Le projet ZTIP, dont la valeur est estimée à 292 millions de dollars, a pour objectif de renforcer les capacités de transmission électrique entre la Zambie et la Tanzanie. Cette initiative est soutenue par des financements provenant de plusieurs acteurs internationaux, dont la Banque mondiale, l’Association internationale de développement (IDA), le Foreign Commonwealth & Development Office (FCDO) du Royaume-Uni et l’Union européenne (UE). Ces investissements sont cruciaux pour l’amélioration des infrastructures électriques dans les deux pays et pour faciliter les échanges d’énergie à l’échelle régionale.
Un projet clé pour l’intégration énergétique régionale
Le ZTIP marque une étape importante dans la coopération énergétique entre la Zambie et la Tanzanie. Une des principales caractéristiques de ce projet réside dans la mise en place de lignes de transmission de 330 kilovolts, qui renforceront particulièrement le réseau électrique zambien. Ce développement devrait améliorer la capacité de la Zambie à accueillir de nouveaux projets d’énergie renouvelable tout en réduisant sa dépendance à l’énergie hydraulique, particulièrement vulnérable aux variations climatiques.
L’intégration énergétique régionale, soutenue par le ZTIP, permettra à la Zambie et à la Tanzanie de rejoindre des pools énergétiques plus larges, comme le Southern African Power Pool (SAPP) et l’Eastern Africa Power Pool (EAPP), formant ainsi le plus grand marché énergétique géographique au monde. Ce réseau couvrira une vaste zone allant de Cape Town au Caire, facilitant les échanges d’électricité entre les pays de la région.
Impacts économiques et environnementaux attendus
Le renforcement de l’intégration énergétique régionale à travers des projets comme le ZTIP pourrait avoir plusieurs effets positifs sur l’économie de la région. En premier lieu, l’accès à une énergie plus fiable et diversifiée pourrait stimuler la croissance économique, réduire les coûts de l’énergie et favoriser l’implantation de nouvelles industries. Par ailleurs, le développement des infrastructures de transmission est également un levier pour attirer davantage d’investissements dans le secteur énergétique.
Le projet ZTIP s’inscrit également dans une dynamique de diversification des sources d’énergie, essentielle pour garantir la stabilité énergétique de la région. En plus de l’énergie hydraulique, la région dispose de nombreuses ressources naturelles, telles que l’énergie solaire, éolienne et géothermique, qui, une fois pleinement exploitées, pourraient renforcer la sécurité énergétique tout en réduisant la dépendance aux combustibles fossiles.
Un modèle pour d’autres projets d’intégration énergétique en Afrique
Le ZTIP représente un modèle potentiel pour d’autres initiatives régionales dans toute l’Afrique. Depuis 1995, la région a mis en place plusieurs pools énergétiques pour faciliter les échanges d’électricité entre pays, comme ceux de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe. Grâce à des projets comme le ZTIP, ces initiatives peuvent se renforcer, contribuant ainsi à l’objectif d’une Afrique mieux connectée et énergétiquement intégrée.
Les résultats de ce projet pourraient servir de référence pour d’autres projets similaires, en apportant des solutions concrètes pour améliorer l’accès à l’électricité, encourager l’investissement dans les infrastructures et réduire les coûts d’énergie.