La centrale nucléaire Sizewell C, développée sous la direction d’EDF et majoritairement détenue par le gouvernement britannique, a franchi une étape clé avec son premier rapport d’avancement annuel présenté aux députés. Ce rapport confirme que le projet respecte les prévisions initiales en termes de coûts et de délais, un fait rare dans le secteur de la construction nucléaire.
Des avancées reconnues par des experts indépendants
Selon une évaluation commandée par la banque HSBC et réalisée par le cabinet de conseil Enco, Sizewell C serait le projet nucléaire le mieux préparé de l’histoire moderne. L’étude indépendante met en avant une gestion rigoureuse qui limite les risques d’augmentation des coûts et des délais, contrairement à d’autres projets similaires ayant connu des dépassements importants.
Le projet repose sur la construction de deux réacteurs à eau pressurisée de type EPR (European Pressurised Reactor) d’une capacité totale de 3,2 GW, suffisante pour alimenter environ six millions de foyers britanniques pendant au moins soixante ans. Il reprend la conception de la centrale Hinkley Point C, actuellement en construction dans le Somerset, avec pour objectif de réduire les délais et les coûts grâce à l’expérience accumulée.
Un modèle économique optimisé
Les dirigeants du projet, Julia Pyke et Nigel Cann, ont souligné que Sizewell C bénéficie d’économies de coûts de l’ordre de 1 milliard de livres sterling (1,2 milliard de dollars), rendues possibles par la réutilisation des innovations issues d’Hinkley Point C. À ce jour, des contrats totalisant 2,5 milliards de livres sterling ont été attribués à 290 entreprises britanniques.
Les retombées économiques annoncées sont considérables : le projet prévoit la création de plus de 70 000 emplois à travers le pays et générera des revenus pour plus de 2 000 fournisseurs basés au Royaume-Uni. Selon les estimations, chaque livre investie durant la construction devrait produire 2,92 livres de valeur économique, pour un impact total dépassant les 100 milliards de livres sur l’ensemble du cycle de vie de la centrale.
Une main-d’œuvre en pleine expansion
Le chantier emploie actuellement environ 1 000 personnes sur site, avec une forte participation féminine. L’équipe de direction compte 60 % de femmes, et depuis 2021, le programme d’apprentissage a recruté un effectif composé à 50 % de femmes. Globalement, 40 % de la main-d’œuvre actuelle du projet est féminine.
En parallèle, le projet bénéficie d’un soutien financier renforcé de la part du gouvernement britannique, qui a injecté 2,7 milliards de livres supplémentaires dans son budget 2024. Le projet attend désormais la décision finale d’investissement qui sera tranchée lors du prochain examen budgétaire national.