Le projet d’interconnexion électrique entre l’Égypte et la Grèce, soutenu par l’Union européenne, a été qualifié de « pas stratégique » par le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi lors d’une visite officielle à Athènes. Doté d’un budget de 4,2 milliards € ($4,52 milliards), le projet Gregy-Elica Interconnector reliera les deux pays par un câble sous-marin afin d’exporter de l’électricité produite en Égypte vers le marché européen via la Grèce.
Infrastructure énergétique et rôle régional
Signé en 2022, le projet a pour objectif de positionner la Grèce comme un point de transit énergétique en Méditerranée orientale. L’électricité acheminée depuis des centrales égyptiennes alimentera non seulement la Grèce mais aussi les pays voisins, renforçant ainsi l’intégration énergétique régionale. Il s’agit du premier lien direct entre l’Égypte et l’Europe pour l’exportation d’énergie renouvelable, selon les autorités égyptiennes.
Le groupe grec Kopelouzos, en charge de la réalisation de l’infrastructure, présente cette interconnexion comme un levier stratégique pour transformer la Grèce en un hub énergétique régional. Le président égyptien a appelé à un « soutien continu » de l’Union européenne afin de garantir l’avancement du projet et d’en accélérer la mise en œuvre.
Déploiement diplomatique et coopération bilatérale
La visite officielle d’Abdel Fattah al-Sissi à Athènes a coïncidé avec la tenue de la première réunion du Conseil de coopération entre la Grèce et l’Égypte. Cette nouvelle instance bilatérale a permis la signature d’une déclaration sur le partenariat stratégique, incluant la coopération dans les domaines de l’énergie, de l’économie, du commerce, de la sécurité et de la migration.
La Grèce est par ailleurs impliquée dans un autre projet d’interconnexion avec Chypre et Israël, visant à relier les réseaux électriques des trois pays. Ce projet provoque des tensions régionales, notamment avec la Turquie, qui conteste certaines délimitations maritimes en Méditerranée orientale.
Un précédent de coopération énergétique
En 2020, Athènes et Le Caire avaient déjà signé un accord de délimitation de leurs zones économiques exclusives (ZEE), établissant un cadre juridique pour leur coopération maritime. Cette démarche faisait alors suite aux initiatives turques d’exploration gazière dans la région.
Le projet Gregy-Elica s’inscrit ainsi dans un contexte d’intensification des coopérations énergétiques en Méditerranée, à la fois pour sécuriser l’approvisionnement régional et renforcer l’intégration des réseaux entre l’Afrique du Nord et l’Europe du Sud-Est.