France: L’incohérence du programme énergétique du Nouveau Front Populaire

Le programme énergétique du Nouveau Front Populaire pour les législatives françaises de 2024 divise sur la question nucléaire tout en rassemblant autour de la transition vers les énergies renouvelables et la lutte contre le financement des énergies fossiles, malgré des critiques sur sa viabilité économique et ses impacts potentiels.

Partager:

programme NFP législatives 2024

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Le Nouveau Front Populaire (NFP) propose un bouleversement énergétique pour les élections législatives françaises de 2024, avec des mesures marquées par une division sur le nucléaire mais un consensus sur plusieurs points clés. La coalition, récemment formée pour ces élections, s’est distinguée par un programme énergétique particulièrement controversé. Leurs propositions visent à transformer radicalement le paysage énergétique du pays, en mettant l’accent sur les énergies renouvelables et la transition énergétique. La coalition regroupe divers partis de gauche, unis par une vision commune de durabilité environnementale, mais les divergences internes et les implications économiques de leurs idées suscitent des débats.

Division sur la Question du Nucléaire

Le programme énergétique de la coalition de gauche évite de prendre une position explicite sur l’énergie nucléaire, reflétant les divergences au sein de la gauche. Le Parti socialiste considère l’atome comme une « énergie de transition » vers les renouvelables, bien que cette position ne fasse pas l’unanimité parmi ses membres. La France Insoumise et Les Écologistes militent pour une sortie complète du nucléaire et un passage à 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2045, tout en s’opposant à la construction de nouveaux réacteurs EPR alors que le parlement a voté une loi de relance du secteur en mai 2023. En revanche, le Parti communiste français soutient fermement le nucléaire, voyant l’atome comme central à un service public de l’énergie fort. Ainsi, la seule intention claire qui fait consensus au sein du de l’alliance des partis de gauche est la volonté de revenir sur la fusion entre l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), jugée dangereuse pour la sûreté des centrales nucléaires françaises.

Consensus sur les Énergies Renouvelables et la Planification Écologique

Malgré ces divisions, il existe un consensus sur certaines mesures importantes. Tous s’accordent pour contraindre les banques à atteindre le « zéro financement pour les énergies fossiles », ciblant particulièrement les projets pétroliers de TotalEnergies. Ainsi, sur ce point, ils soutiennent les directives mises en place par le gouvernement Macron. Il y a aussi un soutien unanime au développement des énergies renouvelables. Le programme ambitionne de faire de la France un leader européen dans les énergies marines, telles que l’éolien en mer et les énergies hydrauliques, et de renforcer les filières de production d’énergies renouvelables en France et en Europe.

De plus, l’alliance de gauche s’oppose fermement à la privatisation des barrages hydroélectriques français, une mesure actuellement en cours sous la pression de l’Union européenne. Cette dernière, dans une volonté d’imposer une concurrence accrue sur le marché de l’énergie, pousse la France à privatiser ces infrastructures essentielles. La privatisation a déjà commencé, avec des entreprises comme Engie, EDF et TotalEnergies qui détiennent des parts significatives dans le secteur hydroélectrique. Bien que le gouvernement actuel souhaite conserver une part de contrôle, il prévoit néanmoins de privatiser une grande partie des barrages. Le NFP critique cette approche, arguant que la privatisation des barrages mettrait en péril la gestion publique de l’eau et de l’énergie, et propose de maintenir ces infrastructures sous contrôle public pour garantir la souveraineté énergétique et la protection des ressources naturelles.
Concernant les prix de l’énergie, le programme s’engage à « abolir » la hausse de 10 % des prix de l’électricité prévue pour février et à « annuler » la hausse de 11,7 % des prix du gaz prévue pour juillet. Ces mesures sont très populaires, car les Français sont particulièrement préoccupés par l’augmentation des coûts énergétiques.

Perspectives et Limites du Programme Énergétique du Nouveau Front Populaire

Le programme du NFP présente des lacunes notables en termes de viabilité. Une transition trop abrupte vers les énergies renouvelables provoquerait des perturbations inévitables dans notre approvisionnement énergétique. De plus, malgré le fait que le Parti socialiste et le Parti communiste soutiennent l’utilisation du nucléaire, certains partis comme La France Insoumise (majoritaire au sein de la coalition) et Les Écologistes prônent une sortie rapide du nucléaire. Cette volonté va à l’encontre de la politique française de relance du nucléaire civil en vigueur depuis plusieurs années. Le nucléaire a toujours été un pilier de la puissance énergétique française, générant environ 40 % de notre électricité. Se passer de cette source d’énergie serait extrêmement préjudiciable pour notre économie et notre consommation domestique.

En outre, le nucléaire est une énergie pratiquement non polluante, et les avancées technologiques dans ce domaine sont prometteuses. La fission nucléaire, en particulier, pourrait révolutionner le secteur énergétique et constituer un atout majeur pour notre politique énergétique. En revanche, les énergies renouvelables ne sont pas entièrement fiables car elles dépendent des conditions météorologiques. Ainsi, pour assurer la consommation annuelle d’électricité en France, qui est d’environ 474 TWh, uniquement avec des éoliennes, il faudrait installer environ 237 000 éoliennes d’une capacité moyenne de 2 MW, chaque éolienne produisant environ 2 GWh par an. Cette estimation tient compte du fait que les éoliennes ne fonctionnent pas à plein régime en permanence, produisant à pleine puissance environ 2000 heures par an.Par conséquent, le programme de la coalition de gauche semble peu viable et peu avantageux pour l’économie française.

Le programme énergétique du NFP pour les législatives de 2024 est marqué par une division notable sur le nucléaire, avec des positions allant du soutien à une sortie complète de cette énergie. Néanmoins, il y a un consensus sur des points cruciaux comme le soutien aux énergies renouvelables, la lutte contre le financement des énergies fossiles, et la protection des consommateurs contre la hausse des prix de l’énergie. Ces mesures traduisent une volonté de transition vers une énergie plus verte et plus abordable, tout en prenant en compte les différentes sensibilités au sein de la coalition.

La capacité électrique installée en Chine atteint 3.75 bn kW, en hausse de 17.3 %

La capacité de production électrique de la Chine a enregistré une forte croissance en octobre, portée par l’expansion continue du solaire et de l’éolien, selon les données officielles de l’administration nationale de l’énergie.

Trump relance l’offshore américain avec un plan de 34 ventes entre 2026 et 2031

Le programme offshore 2026-2031 propose d’ouvrir plus d’un milliard d’acres à l’exploration pétrolière, déclenchant une bataille réglementaire entre Washington, les États côtiers et les groupes juridiques spécialisés.

Le Mozambique centralise ses infrastructures gazières pour sécuriser l’axe Beira–Rompco

Le gouvernement du Mozambique regroupe ses actifs de transport et de regazéification gazière dans un véhicule public, consolidant l’axe stratégique Beira–Rompco pour soutenir les projets Rovuma et répondre à la dépendance sud-africaine.
en_1140241139540

NESO lance une consultation nationale pour planifier l’infrastructure énergétique régionale

Le gestionnaire britannique NESO engage un processus de consultation pour définir la méthodologie de onze futurs plans stratégiques régionaux destinés à coordonner les besoins énergétiques en Angleterre, en Écosse et au pays de Galles.

COP30 verrouille l’adaptation, contourne les fossiles et ouvre un front réglementaire climatique

La conférence de Belém acte un compromis entre adaptation budgétairement encadrée, retrait des ambitions sur les fossiles et ouverture d’un dialogue climat–commerce susceptible de déclencher de nouveaux contentieux réglementaires.

La Banque asiatique de développement mobilise 700 mn $ pour soutenir la stratégie énergétique du Kirghizistan

La Banque asiatique de développement et le Kirghizistan ont conclu un accord de financement pour renforcer les infrastructures énergétiques, la résilience climatique et la connectivité régionale, avec plus de 700 mn $ engagés jusqu’en 2027.
en_1140221134540

Le Royaume-Uni sommé d’arbitrer entre capture carbone et carburants d’aviation

Une étude de l’Oxford Institute for Energy Studies révèle que la valorisation énergétique des déchets avec captage de CO₂ offre un bénéfice climatique presque double par rapport à leur transformation en carburants d’aviation.

Le Sipperec renouvelle son contrat de concession d’électricité avec EDF et Enedis

Signé pour 25 ans, le nouveau contrat de concession du Sipperec avec EDF et Enedis couvre 87 communes franciliennes et engage les parties sur la gestion et l’évolution du réseau public de distribution d’électricité jusqu’en 2051.

La CRE dresse le bilan du redémarrage progressif des marchés de détail de l’énergie

La Commission de régulation de l’énergie publie son rapport 2023-2024 et détaille les impacts de la crise sur les marchés du gaz et de l’électricité, ainsi que les mesures mises en œuvre pour soutenir la concurrence et restaurer la confiance des consommateurs.
en_114019181127540

Plus de 80 pays poussent pour une feuille de route sur la sortie des fossiles à la COP30

Réunis à Belém, des États d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et d’Europe soutiennent l’adoption d’un calendrier de retrait progressif des combustibles fossiles, malgré la résistance attendue de plusieurs pays producteurs.

Les Européens resserrent l’étau autour de l’Iran avec une résolution AIEA ciblée

L’E3 et les États-Unis déposent une résolution à l’AIEA pour formaliser la non-coopération iranienne après les frappes de juin, consolidant les bases juridiques d’un durcissement des sanctions énergétiques et financières.

Londres crée une taskforce pour renforcer la résilience énergétique après l’incident de Heathrow

Le Royaume-Uni lance une taskforce dirigée par le ministre de l'Énergie pour renforcer la sécurité du réseau électrique national, après l’interruption complète de l’aéroport d’Heathrow causée par un incendie de sous-station.
en_1140290969540

Berlin fixe un tarif subventionné de 0,05 €/kWh pour l’industrie lourde jusqu’en 2028

L’Allemagne introduira un tarif électrique plafonné pour ses industries les plus consommatrices, visant à préserver leur compétitivité face aux coûts énergétiques élevés.

France : Sylvain Waserman défend l’Ademe face aux critiques sur son efficacité et sa légitimité

Sous pression politique, l’Ademe est visée par des propositions de suppression. Son président rappelle le rôle de l’agence et justifie la gestion des 3,4 milliards d’euros opérés en 2024.

La croissance solaire et éolienne absorbe toute la hausse mondiale de la demande

La production solaire et éolienne a dépassé l’augmentation de la demande mondiale d’électricité sur les trois premiers trimestres de 2025, entraînant une stagnation de la production fossile selon les dernières données disponibles.
en_1140131129540

La Malaisie accélère sa fiscalité carbone pour sécuriser sa compétitivité industrielle

Le gouvernement malaisien prévoit l’introduction d’une taxe carbone et renforce ses partenariats régionaux afin de stabiliser son industrie face aux régulations internationales émergentes.

E.ON alerte sur l’incertitude entourant la réforme allemande des revenus des réseaux

E.ON met en garde contre le nouveau cadre réglementaire allemand qui pourrait freiner la rentabilité des investissements dans les réseaux électriques à partir de 2029.

Panne géante en République dominicaine : 85 % du réseau toujours hors service

Un black-out majeur a paralysé l’approvisionnement électrique en République dominicaine, affectant les transports, le tourisme et les infrastructures dans tout le pays. Les autorités affirment que la reprise se fait progressivement malgré un impact étendu.
en_1140121142540

Le Vietnam renforce sa politique énergétique pour accélérer sa transition bas-carbone

Le Vietnam consolide son cadre réglementaire et financier pour décarboner son économie, structurer un marché carbone national et attirer des investissements étrangers dans sa stratégie énergétique à long terme.

La BERD injecte $40mn dans Infinity Power pour accélérer son expansion en Afrique

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement renforce son engagement dans les renouvelables en Afrique, en soutenant l’expansion solaire et éolienne d’Infinity Power au-delà de l’Égypte.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.