La flambée globale des prix de l’énergie est telle que, pour la première fois, les charges de service public à compenser
auprès des opérateurs d’énergies renouvelables seront négatives en 2023, ce qui signifie des recettes pour l’État, a indiqué lundi le gendarme français de l’énergie.
“Les charges liées au soutien aux énergies renouvelables en France métropolitaine continentale sont en baisse du fait du niveau exceptionnellement élevé des prix de gros de l’électricité et du gaz”, indique la Commission de régulation de l’énergie (CRE) dans un communiqué publié lundi.
“En particulier, les prix de gros de l’électricité sont devenus en moyenne supérieurs aux tarifs garantis par l’État dans les contrats de soutien aux énergies renouvelables électriques. Ainsi, ce qui constituait les années précédentes des charges pour le budget de l’État représente pour la première fois une recette pour les finances publiques”, indique la CRE.
L’État paie les opérateurs quand le prix du marché est inférieur au prix garanti, et inversement, les opérateurs doivent reverser des recettes à l’État lorsque le prix du marché dépasse le prix garanti.
La CRE évalue le montant des charges à compenser par l’État envers les opérateurs pour 2023 à “-11,1 milliards d’euros, en baisse de de 18,7 milliards d’euros par rapport à l’évaluation réalisée l’an dernier pour 2022, qui s’élevait à 7,6 milliards”.
Au titre de ces deux années, la recette prévisionnelle liée aux énergies renouvelables électriques s’élèverait “à 8,6 milliards d’euros cumulés pour le budget de l’État”.
Une recette à laquelle contribue principalement la filière éolienne terrestre, “à hauteur de 7,6 milliards d’euros”, la filière photovoltaïque continuant “de peser marginalement sur les charges de service public à hauteur de 0,9 milliard d’euros” en cumulé.
Pour cette filière, “le poids des contrats historiques”, conclus à son lancement “à des tarifs élevés, n’est pas encore compensé par les nouveaux contrats qui contribuent positivement aux finances publiques”, ajoute la CRE.
Enfin, la filière hydraulique apporte une contribution positive, à hauteur de 0,8 milliard d’euros cumulés au titre de 2022 et 2023.