Le prix du GNL ne cesse d’augmenter. La semaine dernière, en Asie, il a atteint son plus haut niveau de l’année. Toutefois, la demande asiatique baisse. Le prix du GNL demeure alors largement influencé par la crise du gaz en Europe.
Le prix du GNL augmente
Le prix du GNL au comptant augmente. Le 29 juillet, il est estimé à $42.50/mmBtu. Le précédent record, datant du 4 mars, est battu. Le GNL était alors estimé à $40,50 mmBtu. Toutefois, le prix du GNL demeure inférieur au record de la semaine du 23 décembre qui s’établissait à $48.30/mmBtu.
Le prix hebdomadaire ressort supérieur de 160% par rapport à juillet 2021 et de 1.400% par rapport à la fin de juillet 2020. La flambée des prix du GNL en Asie ne résulte pas d’une forte demande. Ainsi, la demande chinoise s’établit, en juillet, à 5,12 millions de tonnes, soit une baisse de 14,1% par rapport à juillet 2021.
Diminution des importations
Pour les sept premiers mois, Kpler estime les importations chinoises de GNL à 36,53 millions de tonnes. Ainsi, cela représente une baisse de 19,6% ou 8,99 millions de tonnes par rapport à la même période en 2021. La Chine devenait le premier importateur mondial de carburant super réfrigéré l’année dernière, dépassant le Japon.
Le Japon connaît également une baisse des importations de GNL, mais pas dans la même mesure que la Chine. Les importations du Japon de juillet s’élèveraient à 6,72 millions de tonnes, contre 6,46 millions en juillet 2021. Toutefois, pour les sept premiers mois de l’année, les importations diminuent de 2,2%, s’établissant à 44.,5 millions de tonnes.
Une tendance confirmée
La Corée du Sud, troisième acheteur de GNL en Asie, connaît également une baisse de la demande de GNL. Les importations diminuent de 4,8% depuis le début de l’année avec des arrivées en juillet fixées à 3,34 millions. Ainsi, cela représente une baisse de 20% par rapport au mois de juillet 2021.
L’Inde, quatrième importateur de la région, importait 1,8 million de tonnes en juillet. Ainsi, les importations diminuent de 5,8% par rapport au mois de juillet 2021. De plus, les importations des sept premiers mois diminuent de 11,8%, s’établissant à 12,44 millions.
L’Asie recherche des alternatives au GNL
Dans l’ensemble, les importations asiatiques de GNL pour les sept premiers mois s’élèvent à 154,46 millions de tonnes. Ainsi, ce chiffre représente une diminution de 6,1% par rapport à la même période de l’année dernière. Les prix élevés du pétrole, sont responsables de l’affaissement de la demande de GNL en Asie.
La Chine, augmentait la production et la consommation nationale de charbon afin de réduire sa dépendance au gaz naturel. Dans le même temps, le Japon et la Corée du Sud cherchent à stimuler l’utilisation d’alternatives dans la production d’électricité. Toutefois, si la demande asiatique de GNL se modère, celle de l’Europe augmente en raison des incertitudes de l’approvisionnement russe.
L’Europe se détourne du Gaz russe
Les importations européennes de GNL s’élèvent à 71,83 millions de tonnes au cours des sept premiers mois de l’année 2022. Ainsi, selon Kpler, cela représente une augmentation de 56,1% par rapport à la même période en 2021. Les 25,81 millions de tonnes supplémentaires de l’Europe compensent la perte de 10,08 millions de tonnes en Asie.
À l’échelle mondiale, les exportations augmentent d’environ 10 millions de tonnes au cours des sept premiers mois de l’année 2022. Toutefois, cette tendance illustre un marché tendu, renforcé par l’approche de l’hiver et les approvisionnements russes. Jusqu’à présent, le conflit russo-ukrainien n’affecte pas les exportations russes malgré des changements parmi les acheteurs.
La Russie se tourne vers l’Asie
Moscou insiste sur la modification des modes de paiements et envisage de prendre le contrôle total de Sakhalin Energy. Le gazoduc Sakhalin-2 LNG fournit environ 10% des importations japonaises de GNL. Ainsi, le GNL russe continuera d’approvisionner le Japon.
La Russie continuant d’exporter du GNL, il est probable que le resserrement du marché se poursuive. La Chine est susceptible d’importer davantage de GNL alors que l’Europe pourrait réduire ses importations depuis la Russie. Ainsi, cela pourrait provoquer de nouvelles baisses de la demande dans certains pays asiatiques.