Le prix du gaz pourrait nuire à la demande selon le directeur général de la société pétrolière allemande, Wintershall Dea. Alors que le gaz atteint des prix records, l’approvisionnement européen prévoit d’être limité pendant plusieurs années. S’ajoute à cela, la diminution de l’offre russe.
Le prix « insensé » du gaz risque de nuire à la demande européenne comme l’explique Mario Mehren, CEO de Wintershall Dea. La baisse de l’offre russe incite les Européens à se détourner du gaz, devenu très cher depuis l’invasion en Ukraine.
La flambée du prix du gaz
La flambée du prix du gaz se poursuit en Europe. Par exemple, le contrat gazier européen de référence a augmenté de plus de 300% en un an. Ce vendredi, il atteint un nouveau record de 343,08 euros par MWh. Ce mardi, le prix est de 259 euros/MWh.
Bien que l’Europe ait presque rempli son objectif de remplissage des réservoirs de gaz à 80% en prévision de l’hiver, les prix restent bien au-dessus de la moyenne.
D’après Wintershall Dea, le stockage de gaz allemand est « en bon état » pour cet hiver. Le taux de remplissage est de 83% au 28 août. Pour rappel, l’objectif allemand est de 85%, au 1er octobre. De même, cette année, la production norvégienne a compensé en partie la baisse de l’offre russe.
Dans ce contexte, M. Mehren, déclare:
« Les prix que nous avons actuellement sont insensés. Ce n’est même pas ce qu’un producteur de gaz recherche, car au final, nous allons détruire massivement la demande pour notre produit (…) Celui qui a la chance de s’éloigner du gaz s’éloigne du gaz et nous ne savons pas s’il reviendra. »
À noter, Wintershall Dea participe à hauteur de 15,5% dans le gazoduc Nord Stream 1. Néanmoins, la société allemande n’est pas un importateur de gaz et ne peut donc faire des prévisions sur les débits de gaz ou les éventuelles maintenances à venir.
L’impact sur la demande européenne
La flambée du prix du gaz risque de diminuer à terme, la demande pour cette ressource. On constate déjà à court terme, la réduction de la production d’engrais en Europe. De plus, de nombreux grands utilisateurs de gaz cherchent des alternatives pour réduire leur consommation.
D’après M. Mehren, pour stabiliser les prix, il faut montrer que l’offre est suffisante pour les prochains hivers.
Outre le prix du gaz, l’approvisionnement en gaz russe diminue progressivement. Par exemple, cette année, les livraisons de gaz vers l’Europe ont chuté d’environ 75%. Le gazoduc Nord Stream 1 fonctionne seulement à 20% de sa capacité. À partir de mardi, le gazoduc est de nouveau en maintenance (non planifiée) pendant trois jours.
Pour finir, M. Mehren commente:
« Parce que si vous regardez les livraisons de gaz russe cette année, oui, elles sont inférieures à l’année dernière, mais elles ne sont pas négligeables. Et le gros point d’interrogation, c’est que va-t-il se passer l’année prochaine? »
Ainsi, l’Europe risque de diminuer sa demande en gaz étant donné sa flambée continue depuis l’invasion en Ukraine. Il reste à savoir si cette hypothèse se confirmera dans les prochaines années.