Le prix du gaz en Europe grimpe après l’annonce de la maintenance de Nord Stream 1. Effectivement, Gazprom a prévu la fermeture complète du gazoduc pendant trois jours à partir du 31 août 2022. La situation entraîne donc une forte incertitude sur le marché du gaz européen.
Après cette annonce, le prix du TTF atteint des sommets en Europe. Il se chiffrait déjà à 247,50 Eur/MWh le 19 août, juste avant l’annonce de Gazprom. Le 22 août, il affichait alors jusqu’à 295 euros/MWh sur le marché européen. On craint notamment que les flux de Nord Stream 1 ne redémarrent pas après la maintenance. Il s’agit ainsi d’une pression de plus sur le marché européen du gaz, déjà instable.
Un marché perturbé et une nouvelle hausse du prix du gaz
Pour rappel, le prix du gaz connaît une augmentation depuis septembre 2021. À cette époque, on observait des contraintes d’approvisionnement de la Russie et des inquiétudes quant à la capacité de stockage. Par la suite, l’invasion russe de l’Ukraine a conduit à une véritable flambée des prix du gaz. De plus, la situation s’est encore aggravée avec les sanctions européennes et les coupures des flux de Nord Stream 1 qui ont suivi.
Le 19 août, Gazprom annonçait donc l’arrêt total des livraisons de gaz via le gazoduc Nord Stream 1 vers l’Allemagne pendant trois jours. Elle déclare agir conformément à la documentation technique de Siemens. Celle-ci recommande de procéder à la maintenance de l’unité toutes les 1.000 heures.
L’entreprise russe déclare:
« Le 31 août, la seule unité Trent 60 opérationnelle sera arrêtée pour des travaux d’entretien et de maintenance préventive. […] Un ensemble de travaux de maintenance de routine dans le cadre du contrat de maintenance actuel sera réalisé conjointement avec les spécialistes de Siemens. »
Néanmoins, Gazprom garantit que l’approvisionnement reprendrait au même niveau après la maintenance. Actuellement, le débit ne correspond qu’à 20 % de sa capacité.
La société précise:
« À l’issue des travaux et en l’absence de dysfonctionnements techniques de l’unité, le transport de gaz sera rétabli au niveau de 33 millions de m3/j. »
Cette situation intervient alors que les Européens tentent de constituer des stocks de gaz pour l’hiver 2022-2023. Face à l’instabilité de l’approvisionnement du gaz russe, le continent tente de se doter nouvelles infrastructures d’importation de GNL. De cette manière, la dépendance à l’égard de la Russie serait réduite.
Illustration par Maria Farré