Le prix du carbone, dans le cadre des permis d’émissions de l’UE, devrait augmenter selon les analystes. En Europe, les prix du gaz atteignent des sommets. La situation est exacerbée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et les sanctions occidentales vis-à-vis de Moscou.
Un contexte particulièrement tendu
Dans ce contexte, certains États se tournent vers le charbon. Pour certains producteurs, sa combustion est plus économique. Cependant, elle émet deux fois plus de dioxyde de carbone que les centrales électriques au gaz. Atasi Bhattacharjee, analyste chez ClearBlue, déclare:
« L’Allemagne, la France et d’autres grandes économies européennes ont déjà déclaré qu’elles allaient rouvrir des centrales au charbon précédemment mises en sommeil, ce qui maintiendra les émissions du secteur de l’électricité à un niveau élevé. »
Par ailleurs, rappelons que l’UE réduira sa consommation de gaz de 15% entre août et mars. Selon les analystes, cette décision pourrait entraîner une baisse de la production industrielle sur le vieux continent. En conséquence, la demande de permis pourrait chuter.
Yan Qin, analyste chez Refinitiv, explique:
« Cela a pu susciter des craintes quant à l’arrêt de la production industrielle, ce qui pourrait amener certains industriels à se débarrasser de leurs quotas excédentaires. »
Vers une hausse du prix du carbone
Ce contexte impacte alors le prix du carbone en Europe. Les EUA devraient atteindre un prix moyen de 88,36 € par tonne en 2022. Pour 2023, le prix du carbone devrait continuer de grimper et atteindre 97,66 €/t. Il s’agit d’une hausse de 3,7% pour 2022, et de 3,6% pour 2023.
Pour 2024, les analystes prévoient une hausse de 4,2% pour atteindre 101,96 €/t.