Le prix de l’essence aux États-Unis est redescendu sous la barre des 4 dollars le gallon pour la première fois depuis cinq mois, un soulagement pour les automobilistes américains et une aubaine pour le président Joe Biden à quelques mois des élections de mi-mandat.
Les prix américains du super à la pompe avaient grimpé à un record de 5,01 dollars le gallon (3,78 litres) mi-juin, soit l’équivalent 1,32 dollar le litre, dans le sillage de la hausse des cours du brut après l’invasion de l’Ukraine notamment.
Selon l’association automobile AAA, le prix moyen à la pompe est tombé à 3,99 dollars le gallon, au plus bas depuis mars, mais il reste toutefois 25% plus cher qu’il y a un an.
La Maison-Blanche a réagi à ce repli bienvenu, se félicitant que “cela donne un peu d’air à toutes familles du pays, une mesure bien nécessaire”, selon les mots de Cecilia Rouse, cheffe des conseillers économiques du président.
“Bien que ces nouvelles soient encourageantes, nous avons encore du travail à faire pour réduire l’inflation, sans renoncer aux gains substantiels de l’économie et du marché du travail”, a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Selon l’association AAA, “malgré la baisse constante des prix de l’essence au plus fort de la saison des déplacements estivaux, moins d’automobilistes avaient fait le plein la semaine dernière”.
“C’est encore un signe que, pour l’instant, les Américains changent leurs habitudes de conduite pour faire face à des prix à la pompe plus élevés”, ajoute AAA.
Pour Patrick De Haan, analyste du secteur pétrolier pour le site Gasbuddy, “si la récente baisse des prix de l’essence est une bonne nouvelle, les problèmes qui ont conduit à la flambée des prix ne sont pas complètement résolus et pourraient encore conduire les prix à remonter éventuellement, si quelque chose d’inattendu se produisait”.
“On n’a jamais rien vu de tel que 2022 à la pompe (…) entre la pandémie de Covid-19 en cours, qui a provoqué une myriade de déséquilibres et la guerre de la Russie contre l’Ukraine”, rappelait l’analyste.
“En conséquence, nous avons vu les prix de l’essence se comporter comme jamais auparavant passant de 3 dollars à 5 dollars et revenant maintenant à 3,99 dollars”.
L’administration de Joe Biden, en butte à la forte inflation qui mécontente les Américains, s’est efforcée de juguler les prix des carburants. Depuis des mois, l’État puise dans les réserves stratégiques américaines de pétrole pour les libérer sur le marché et faire baisser les cours du brut.
Le prix du baril de pétrole américain WTI, qui avait culminé au-dessus de 123 dollars en mars après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, est repassé sous la barre des 100 dollars fin juillet et cotait autour 93 dollars jeudi.