Le président désigné de la COP28, Dr Sultan Al Jaber, a souligné aujourd’hui lors de la Réunion annuelle de la Banque Africaine de Développement (BAD) l’importance d’augmenter considérablement les financements publics et privés pour lutter contre le changement climatique en Afrique. Ce manque de financement représente un défi critique qui entrave le développement du continent africain et met en péril les objectifs climatiques mondiaux ainsi que le développement durable de l’Afrique.
L’Afrique, bien que contribuant le moins au changement climatique avec moins de 4 % des émissions mondiales, subit pourtant certaines des pires conséquences. En matière d’énergies renouvelables, seulement 2 % des trois billions de dollars investis dans le monde au cours des vingt dernières années ont été alloués à l’Afrique. Ce déséquilibre dans le financement climatique souligne la nécessité de rééquilibrer les investissements en faveur de l’Afrique.
Le Dr Al Jaber a appelé les pays développés à respecter leurs responsabilités historiques en concrétisant les 100 milliards de dollars de financement climatique promis il y a une décennie. L’échec à tenir cet engagement a sapé la confiance dans le processus multilatéral, qui doit être restaurée. Des signaux encourageants émanent des pays donateurs, mais il est essentiel de passer rapidement à des actions concrètes.
Conséquences dévastatrices
Les conséquences du changement climatique en Afrique sont dévastatrices. Plus de 700 millions d’hectares de terres agricoles sont actuellement dégradés, soit une superficie deux fois plus grande que l’Inde, et l’Afrique en perd encore quatre millions chaque année. Les sécheresses et les famines affectent les moyens de subsistance et entraînent des migrations, tandis que la biodiversité, cruciale pour la survie des populations africaines, est menacée. De plus, plus de 600 millions de personnes en Afrique n’ont pas accès à l’électricité et près d’un milliard n’ont pas accès à un combustible de cuisson propre.
Pour réaliser des progrès transformationnels, il est essentiel de mobiliser des capitaux privés. Cela nécessite une réforme fondamentale des institutions financières internationales et des banques de développement multilatérales pour débloquer davantage de financements concessionnels, réduire les risques et attirer les capitaux privés. La COP28 explore des mécanismes supplémentaires pour stimuler considérablement l’afflux de financements privés vers l’Afrique. Les gouvernements africains doivent également adopter des politiques et des réglementations favorables à un climat d’investissement pour le secteur privé, afin de créer un solide pipeline d’investissements durables.
La COP28 UAE, qui se tiendra à Expo City Dubai du 30 novembre au 12 décembre 2023, constituera une étape cruciale pour accélérer les progrès dans la transition énergétique mondiale et l’action climatique. Les Émirats arabes unis joueront un rôle clé dans ce processus, conduisant les parties à convenir d’une feuille de route claire pour une transition énergétique pragmatique et une approche inclusive de l’action climatique, « ne laissant personne de côté ». La conférence réunira plus de 70 000 participants, dont des chefs d’État, des fonctionnaires gouvernementaux, des leaders de l’industrie, des représentants du secteur privé, des universitaires, des experts, des jeunes et des acteurs non étatiques.