Le préfet du Nord a signé, le 14 février 2025, un arrêté préfectoral autorisant la création et l’exploitation d’un parc éolien offshore au large de Dunkerque. Ce projet, qui suscite un vif débat, est jugé essentiel pour répondre à l’urgence énergétique, notamment pour atteindre les objectifs de neutralité carbone d’ici 2050. L’installation prévoit une capacité maximale de 600 MW, produisant environ 2,3 TWh d’électricité par an, surpassant ainsi les trois parcs éoliens en mer déjà opérationnels en France. Il s’étendra sur une superficie de 50 km², situé à environ 10 km des côtes françaises et à proximité de la frontière belge.
En Belgique, le projet a entraîné des oppositions notables. Le port d’Ostende a saisi la justice pour empêcher la construction du parc à cet emplacement spécifique, en invoquant des préoccupations concernant son impact sur la navigation maritime. De son côté, l’association française Vent Debout 59 ainsi que la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) ont également exprimé des réserves. Elles dénoncent notamment l’implantation du parc dans une zone Natura 2000, essentielle pour la biodiversité, arguant que ce projet met en péril des espèces protégées, notamment des oiseaux migrateurs et des cétacés.
L’enquête publique, bien que marquée par une majorité d’avis défavorables, a débouché sur un avis favorable de la commission d’enquête, assorti de recommandations. Parmi celles-ci, l’obligation de mettre en place un suivi acoustique en temps réel pendant les phases de travaux les plus bruyantes. Par ailleurs, bien que 94,4 % des opinions recueillies lors de l’enquête aient été négatives, le projet reste soutenu par le gouvernement français comme un élément clé de la politique énergétique nationale.
Ce parc est l’un des six projets éoliens offshore dont la mise en service est prévue dans les années à venir, contribuant ainsi à l’augmentation de la part de l’éolien dans le mix énergétique français. Plusieurs autres projets sont également en cours de développement ou en phase de mise en concurrence.
Impact sur les acteurs locaux et les oppositions
Malgré l’enthousiasme pour ce projet au niveau national, les acteurs locaux, en particulier les pêcheurs et les autorités belges, expriment des inquiétudes sur les répercussions du parc éolien. L’impact visuel des éoliennes, leur influence sur le tourisme et les conséquences environnementales restent des sujets de préoccupations majeurs. La contestation judiciaire en Belgique reflète ces tensions, avec des appels pour une réévaluation de l’emplacement.
Les perspectives pour la transition énergétique en France
Alors que ce projet se veut une avancée majeure pour la transition énergétique, il soulève la question de la gestion des impacts environnementaux et des compromis nécessaires pour atteindre les objectifs de production d’énergie renouvelable. Dans un contexte où plusieurs projets similaires sont prévus sur les côtes françaises, l’équilibre entre développement durable et préservation de l’environnement continuera d’être un sujet de débat.