Le plafonnement du brut russe perturbe le transport maritime de pétrole

L'entrée en vigueur de l'embargo européen sur le pétrole russe et le plafonnement du prix du brut russe perturbent le transport maritime d'or noir, déjà ralenti par de nouvelles formalités liées à l'assurance des tankers.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Depuis lundi, l’Union européenne a, en effet, interdit la quasi-totalité des livraisons de pétrole russe acheminé par voie maritime, une nouvelle salve de sanctions contre la Russie en raison de sa guerre menée en Ukraine. A cela s’ajoute un mécanisme de plafonnement des prix approuvé par l’UE, le G7 et l’Australie, prévoyant que seul le brut vendu à 60 dollars maximum le baril pourra continuer à être livré, et qu’au-delà, il sera interdit pour les entreprises basées dans ces pays de fournir les services permettant le transport maritime, notamment l’assurance.

Sur le papier, le plan est simple: frapper la manne financière de la Russie en maintenant son pétrole à un prix bas au lieu de le retirer du marché. Si les analystes s’accordent à dire qu’il est encore trop tôt pour en prédire l’impact, de premiers effets se font déjà sentir.

Embouteillage de tankers

Depuis mercredi, des navires pétroliers attendent, en mer Noire, de pouvoir emprunter les détroits du Bosphore et les Dardanelles, sous contrôle turc. La Turquie exige désormais que les navires désirant emprunter cette route commerciale essentielle pour le transport de brut russe prouvent qu’ils sont couverts, y compris en cas de violation du mécanisme de plafonnement, avec la présentation d’une « assurance protection et indemnisation » (P&I).

 

Or, les assureurs occidentaux refusent de fournir un engagement général à tous les armateurs. Le London P&I Club a assuré lundi que les « Clubs », des groupes d’assureurs qui mutualisent leurs risques sur ces couvertures maritimes risquées et coûteuses, « ne peuvent et ne devraient pas envoyer » une telle garantie car cela équivaudrait « à une violation des sanctions » occidentales.

Pour Marcus Baker, responsable mondial de la division Marine & Cargo chez Marsh, les Clubs P&I adoptent ici une attitude « pragmatique ». Tous les bateaux commerciaux doivent en effet se doter de cette assurance maritime particulière, couvrant des risques de guerre aux collisions ou dommages environnementaux comme les marées noires.

Quelque 90 à 95% du marché de l’assurance P&I sont entre les mains d’assureurs de l’Union européenne et du Royaume-Uni, qui n’ont du coup plus le droit d’assurer des cargaisons de pétrole vendu plus de 60 dollars le baril. Le mécanisme de plafonnement « ajoute une couche supplémentaire de complexité, à une situation déjà compliquée », avance M. Baker, un effet susceptible de ralentir les exportations de pétrole russe et « avoir l’effet que le G7 désirait de toute façon ».

Contourner les sanctions

Pour autant côté marché, le plafonnement du prix du brut russe en lui-même ne change pas grand-chose, assure Craig Erlam, d’Oanda. L’Oural, la principale variété de référence du pétrole russe, s’échange actuellement déjà sous 60 dollars, le rendant ainsi le plafond inopérant.

En outre, « Moscou s’efforce de contourner l’interdiction de l’assurance en fournissant sa propre couverture aux clients potentiels par l’intermédiaire de la Compagnie nationale russe de réassurance, contrôlée par l’Etat », explique Edoardo Campanella de UniCredit. De nombreux analystes mentionnent aussi une augmentation des « dark tankers » ou navires pétroliers clandestins, dont la propriété n’est pas claire. S’appuyant sur les données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), M. Campanella affirme que quelque 100.000 barils par jour de chargements de pétrole en septembre « ne comportaient pas d’informations sur la destination », contre 450.000 barils par jour en octobre. Interrogé par l’AFP, un responsable de compagnie de transport maritime spécialisée dans les produits pétroliers raffinés qui a souhaité rester anonyme, défend même qu' »il y a suffisamment de capacité de transport maritime dans ce que l’on peut appeler la flotte fantôme (…) pour que la Russie puisse vendre son pétrole sans tenir compte du plafonnement des prix ».

À cela s’ajoutent les navires qui ne se soucient pas des sanctions, des raffineurs étant prêts à payer le transport de brut russe beaucoup plus cher, car ils seraient encore gagnants en comparaison aux autres variétés de brut qui s’échangent à des prix plus élevés. Selon le responsable, les frais d’expédition « pourraient se situer quelque part entre sept et dix fois le montant normal ».

Le pipeline CPC redémarre après les frappes, mais la pression reste sur le Kazakhstan

Le Caspian Pipeline Consortium a repris les chargements à Novorossiisk après une attaque ukrainienne, mais les tensions géopolitiques sur les flux pétroliers kazakhs persistent autour de ce corridor stratégique de la mer Noire.

La Hongrie double ses livraisons de pétrole à la Serbie face aux sanctions américaines

La Hongrie augmente ses exportations de produits pétroliers vers la Serbie pour compenser l’arrêt imminent de la raffinerie NIS, menacée par les sanctions américaines visant sa majorité russe.

Pemex intensifie le raffinage domestique malgré le recul de la production de brut

Face à une production pétrolière en baisse, Pemex augmente le raffinage local grâce à Olmeca, en visant une réduction des importations de carburants et une meilleure utilisation de ses capacités industrielles sous contrainte budgétaire.
en_1140281048540-1-1024x485

Petrobras réduit ses investissements à 109 milliards $ dans son nouveau plan quinquennal

La société pétrolière publique brésilienne abaissera ses dépenses d’investissement de 2 %, impactée par le recul des cours du brut, marquant ainsi un tournant stratégique sous le mandat de Lula.

TotalEnergies cède sa participation dans Bonga pour $510mn au profit de Shell et Eni

TotalEnergies a finalisé la vente de sa participation de 12,5 % dans le champ pétrolier offshore Bonga au Nigeria, pour un montant de $510mn, renforçant la présence de Shell et Eni dans ce site stratégique de production en eaux profondes.

Belgrade entame une procédure légale pour s’emparer de la raffinerie serbe contrôlée par Moscou

La Serbie prépare une modification de loi budgétaire visant à permettre la prise de contrôle de NIS, raffinerie sous sanctions américaines et détenue par des groupes russes, afin d'éviter une paralysie énergétique imminente.
en_114026261125540

Dangote confie à Honeywell l’expansion de sa raffinerie vers 1,4 million de barils/jour

La raffinerie nigériane de Dangote sélectionne l’américain Honeywell pour fournir les technologies permettant de doubler sa capacité de traitement de brut et d’étendre sa production pétrochimique.

Bagdad maintient sa production pétrolière en isolant les actifs russes sous sanctions

L’Irak sécurise sa production en contournant les sanctions américaines via paiements locaux, trocs énergie-énergie et suspension ciblée des flux financiers vers Lukoil pour protéger les exportations de West Qurna-2.

BP relance partiellement Olympic Pipeline mais laisse 60 % de capacité hors ligne

Le redémarrage de la conduite de 16 pouces d’Olympic Pipeline ne suffit pas à rétablir l’approvisionnement normal de l’Oregon et de l’aéroport de Seattle-Tacoma, toujours exposés à un risque logistique accru et à des tensions sur les prix.
en_1140251145540

Les importations de pétrole russe par l’Inde chuteront fortement dès décembre

Face aux sanctions renforcées des États-Unis et de l’Union européenne, les raffineurs indiens réduisent drastiquement leurs achats de brut russe à partir de décembre, selon des sources du secteur.

La raffinerie serbe de Pancevo menacée d’arrêt faute de brut sous sanctions américaines

La seule raffinerie de Serbie, opérée par NIS, pourrait être contrainte de stopper sa production dès cette semaine, fragilisée par les sanctions américaines visant ses actionnaires russes.

Cameroun : Glencore enregistre une chute de 31 % de ses volumes pétroliers

La production attribuée à Glencore au Cameroun a reculé de 31 % sur neuf mois, révélant une pression accrue sur les recettes publiques alors que Yaoundé révise ses prévisions pétrolières et budgétaires dans un contexte de maturité des champs et d’arbitrages d’investissement.
en_1140241130540

Les stratégies contrariennes surpassent le suivi des hedge funds sur le Brent

La rentabilité des stratégies de suivi de positionnement spéculatif sur le Brent s’érode, au profit d’approches contrariennes ciblant les extrêmes de sentiment, marquant un changement de régime significatif dans le trading pétrolier.

ConocoPhillips, Repsol et Santos relancent le pétrole alaskien avec Nuna et Pikka

L’Alaska s’apprête à enregistrer sa plus forte hausse de production pétrolière depuis 40 ans, portée par deux projets clés qui prolongent la durée de vie du pipeline TAPS et ancrent une présence stratégique des États-Unis dans l’Arctique.

TotalEnergies renforce sa position au Nigeria avec 90 % d’intérêt dans OPL257

TotalEnergies porte à 90 % sa participation dans le bloc offshore OPL257 au Nigeria, après un accord d’échange d’actifs conclu avec Conoil Producing Limited.
en_114020201131540

TotalEnergies et Chevron en compétition pour 40 % du champ Mopane en Namibie

TotalEnergies et Chevron cherchent à racheter 40 % du champ pétrolier Mopane en Namibie, propriété de Galp, au cœur d’une stratégie visant à sécuriser de nouvelles ressources dans un bassin offshore à fort potentiel.

Rosneft cède 11 % de KPC pour desserrer l’étau des sanctions

La réduction de la participation de Rosneft dans Kurdistan Pipeline Company repositionne le contrôle du principal oléoduc kurde et redéfinit l'équilibre entre sanctions américaines, financement des exportations et gouvernance régionale du brut.

Lukoil met la pression sur Sofia pour finaliser la cession de sa raffinerie

Le groupe russe Lukoil veut vendre ses actifs en Bulgarie, après la mise sous tutelle de sa raffinerie par l'État, dans un contexte de sanctions américaines renforcées contre l’industrie pétrolière russe.
en_114019181145540

Washington lance une nouvelle vente de 80 millions d’acres pétroliers offshore

Les autorités américaines organiseront en mars une vaste vente de blocs pétroliers dans le Golfe d’Amérique, couvrant près de 80 millions d’acres sous conditions fiscales favorables.

Sinopec investira 437 millions $ dans une unité d’hydrotraitement en Algérie

Sonatrach a attribué à la société chinoise Sinopec un contrat pour la construction d’une nouvelle unité d’hydrotraitement à Arzew, destinée à accroître significativement la production d’essence du pays.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.