Les prix du pétrole se maintenaient encore jeudi, profitant d’un dollar plus faible mais restant freiné par les craintes autour de la croissance des Etats-Unis.
Vers 09H30 GMT (11H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin prenait 0,06% à 87,38 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, gagnait 0,12% à 83,36 dollars. Les prix ont été soutenus « par l’évolution des attentes et des prévisions du marché concernant (…) la politique monétaire de la Fed » (Réserve fédérale américaine), avance James Harte, analyste chez TickMill.
L’inflation a en effet fortement ralenti aux Etats-Unis (à 5% en mars sur un an, contre 6% en février sur un an), s’inscrivant à son plus bas niveau depuis presque deux ans selon les chiffres de l’indice des prix à la consommation (CPI). Ces données font naître « des doutes quant à une éventuelle hausse des taux de la Fed le mois prochain » et renforcent l’idée que l’institution est « proche de la fin du cycle de hausse », affirme Fawad Razaqzada de City Index.
Cette perspective soutient les cours du pétrole, qui bénéficient d’un dollar plus faible. La dépréciation de la devise américaine encourage en effet les achats de pétrole, libellés en billet vert, les rendant plus attractifs pour les investisseurs utilisant d’autres devises. « La possibilité d’une récession aux États-Unis dans le courant de l’année » n’est cependant pas encore écartée par les investisseurs, qui restent prudents, souligne James Harte. « Si des signes de ralentissement de la croissance apparaissaient, les prix du pétrole en souffriraient probablement », poursuit-il.
Mardi, le Fonds monétaire international (FMI) avait légèrement révisé à la baisse sa prévision de croissance mondiale pour 2023. La veille, les cours du pétrole avaient été stimulés par les commentaires de la secrétaire américaine à l’Energie Jennifer Granholm, qui a déclaré que les États-Unis souhaitaient bientôt ramener les réserves stratégiques de pétrole (SPR) aux niveaux d’avant la guerre d’Ukraine, selon la presse financière. « Elle n’a pas précisé quand et si (les Etats-Unis) achèteraient à des niveaux différents de ceux qu’ils ont déjà signalés par le passé », à savoir si le brut tombait dans une fourchette comprise entre 67 et 72 dollars le baril, note Edward Moya, analyste chez Oanda.
Les SPR affichent actuellement leur niveau le plus bas depuis le début des années 1980.