Les prix du pétrole dévissaient mercredi, emportés par les craintes de récession qui touchaient également les métaux de base, conjuguées à la volonté du président Biden d’intervenir pour enrayer l’escalade des coûts du carburant.
Vers 11H50 GMT (13H50 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août chutait de 4,18% à 109,86 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, perdait quant à lui 4,78% à 104,29 dollars. Les deux références évoluaient toutes deux à leur plus bas depuis un mois.
“Les craintes d’une récession et la réunion de (jeudi) entre les représentants de l’industrie pétrolière américaine et le président américain Biden sont citées comme les raisons de cette nouvelle chute des prix”, commente Carsten Fritsch, analyste pour Commerzbank.
Les Etats-Unis agissent, de nouvelles mesures
Avant cette rencontre, le président Joe Biden va demander mercredi au Congrès américain de suspendre pour trois mois une taxe fédérale sur les prix de l’essence.
La Maison Blanche souhaite supprimer jusqu’en septembre une taxe fédérale. Elle appelle les Etats, qui taxent également l’essence à la pompe, à faire de même.
L’objectif est de “de soulager directement les consommateurs américains qui souffrent de la hausse des prix de Poutine”, ont indiqué de hauts responsables de l’administration.
“Il s’agit d’un exemple de réaction négative des marchés à l’incertitude générée par une intervention politique”, explique Ricardo Evangelista, analyste pour ActivTrades.
A cette proposition de suppression de taxe, qui relève du Congrès, s’ajoutent d’autres mesures. Parmi elles, celle de solliciter les raffineurs pour qu’ils augmentent leurs capacités de traitement du brut.
Joe Biden s’en était déjà pris à plusieurs reprises à l’industrie pétrolière américaine. Selon lui, cette dernière ne met pas en oeuvre certains projets déjà approuvés pour augmenter la production d’or noir.
“Un certain nombre d’acteurs du marché pensent clairement que l’industrie pétrolière se pliera au souhait de M. Biden et augmentera considérablement l’offre d’essence”, affirme Carsten Fritsch.
La crainte d’une récession et son impact sur les cours des métaux de base
Les craintes de récession emportaient également avec elles les cours des métaux de base, dont le cuivre, qui a fortement chuté jusqu’à un plus bas depuis mars 2021.
Et la baisse pourrait se poursuivre, prévient Fawad Razaqzada, analyste chez City Index etForex.com.
Fortement utilisé dans l’industrie, notamment pour la confection de circuits électriques, le cuivre est connu pour refléter l’état de santé de l’économie mondiale, d’où son surnom de Docteur Cuivre (Dr Copper).
Le métal rouge est ainsi très sensible à un potentiel ralentissement de l’activité économique. Les craintes concernant la demande augmentent avec les préoccupations croissantes “que l’économie mondiale se dirige vers un fort ralentissement dans les mois à venir, la Chine, un grand importateur de matières premières étant une source d’inquiétude majeure”, souligne M. Razaqzada.
Si les perspectives s’éclaircissent en Chine, la réouverture du pays repose cependant sur des bases fragiles, la Chine étant la dernière grande économie mondiale à maintenir une stratégie zéro Covid.
Vers 11H50 GMT sur le London Metal Exchange, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 8.728,00 dollars.