Les prix du pétrole ralentissaient jeudi, freinés par la nouvelle hausse du taux d’intérêt de la Fed qui soutient le dollar et renforce les craintes que l’économie américaine tombe en récession, plombant la demande de brut.
Vers 10H40 GMT (11H40 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier 2023, perdait 1,12% à 95,08 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en décembre, baissait de 1,40% à 88,74 dollars.
La posture plus agressive que prévu de la Banque centrale américaine (Fed), qui a réitéré sa volonté de combattre l’inflation et a relevé mercredi son taux directeur de 0,75 point de pourcentage, a soutenu le dollar américain.
Le brut s’échangeant en dollar, son appréciation réduit le pouvoir d’achat des investisseurs utilisant des devises étrangères, et donc pèse sur la demande.
Le principal taux directeur de la Fed se situe désormais à son plus haut niveau depuis près de 15 ans.
“Même si le rythme de la hausse pourrait ralentir un peu, le consensus actuel est que (le taux) doit atteindre 5% l’année prochaine” afin de réduire l’inflation à 2%, explique Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.
Mais “plus les taux d’intérêt sont élevés, plus la récession est probable”, souligne M. Varga.
“L’inquiétude croissante concernant le ralentissement de la croissance aura inévitablement un impact sur la demande mondiale de pétrole”, avec potentiellement des révisions à la baisse des estimations de la demande des grandes agences mondiales, affirme-t-il.
La décision de la Fed a “certainement limité l’appétit pour le pétrole”, renchérit Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.
Selon elle, le brut américain ne devrait pas prendre d’élan “au-dessus de 90 dollars, car les craintes de récession devraient refroidir les investisseurs qui, autrement, achèteraient du pétrole aux prix actuels”.