Les prix du pétrole grimpaient de plus belle lundi, après une réunion technique de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés (Opep+), au lendemain de l’annonce de plusieurs membres d’une importante coupe de leur production de brut.
Vers 12H15 GMT (14H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, prenait 6,38% à 84,99 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, gagnait 6,29% à 80,43 dollars. Des deux côtés de l’Atlantique, les prix sont partis pour signer leurs plus fortes hausses quotidiennes depuis les envolées des premières semaines de l’invasion russe de l’Ukraine un an plus tôt.
L’Opep+ a pris note lundi des ajustements volontaires de la production de plusieurs grands pays exportateurs de pétrole, annoncés dimanche, à la suite d’une réunion par visioconférence du Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) du groupe. L’alliance a observé qu’il s’agit « d’une mesure de précaution visant à soutenir la stabilité du marché pétrolier », a-t-elle indiqué dans un communiqué. Ces réductions signalent que « le groupe est prêt à défendre un prix plancher bien supérieur à 80 dollars le baril et à donner la priorité aux revenus », affirme Jorge Leon, de Rystad Energy.
Huit pays -l’Irak, l’Algérie, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Oman, le Koweït, le Kazakhstan et le Gabon- ont décidé de réduire de plus d’un million de barils par jour leur production dès mai, et ce, jusqu’à la fin de l’année. Ryad va amputer sa production de 500.000 bpj, l’Irak de 211.000 bpj, les Emirats de 144.000 bpj, le Koweït de 128.000 bpj, le Kazakhstan de 78.000 bpj, l’Algérie de 48.000 bpj, Oman de 40.000 bpj et le Gabon de 8.000 bpj, a précisé l’Opep+ dans son communiqué.
La Russie a quant à elle indiqué dimanche qu’elle prolongerait jusqu’à la fin de l’année sa réduction de production de pétrole brut de 500.000 barils déjà annoncée. « Avec la fin de la crise bancaire et le retour de la confiance sur les marchés, le prix du baril montrait déjà des signes de reprise, et l’annonce (de certains pays membres de l’Opep+) a renforcé cette dynamique, ramenant les prix du pétrole à leur niveau d’avant la crise bancaire », explique Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.
La récente crise bancaire avait en effet lourdement pesé sur les prix du pétrole et des matières premières, les investisseurs préférant s’éloigner des actifs à risque, plus volatils, en période d’incertitudes. Mi-mars, les deux références du brut étaient tombées à leurs plus bas niveaux depuis plus d’un an. D’autant que « la plupart des réductions seront effectuées par des pays qui produisent au niveau ou au-dessus des quotas » imposés par l’Opep+, ce qui implique « des réductions réelles de l’offre » et un resserrement du marché, expliquent les analystes de DNB.