Les prix du pétrole remontaient légèrement mardi. De fait, les tensions sur l’offre russe compensant les craintes au sujet d’une destruction de la demande en or noir avec la menace d’un confinement dans la capitale chinoise.
Vers 11H35 GMT (13H35 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin gagnait 0,91% à 103,25 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois prenait quant à lui 0,86% à 99,39 dollars.
La Chine affronte depuis mars une flambée épidémique qui touche à des degrés divers de nombreuses provinces. Elle y répond par une stratégie zéro Covid qui se traduit principalement par des mises en quarantaine et des dépistages massifs.
« Ces mesures ne sont pas de bon augure pour la croissance de la demande de pétrole dans le plus grand importateur de pétrole brut du monde », commente Tamas Varga, de PVM Energy.
Mais « les inquiétudes concernant l’offre exercent une certaine pression (haussière) sur le prix », rappelle Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown, « car de plus en plus d’acheteurs se détournent du pétrole russe, même si un embargo européen sur le brut n’a pas été décidé ».
« L’invasion de l’Ukraine par la Russie a rendu les perspectives encore plus sombres », que le « tremblement de terre économique mondial » qu’a causé la pandémie de Covid-19, estime Tamas Varga.
« Cependant, étant donné que l’agresseur est l’un des principaux producteurs de pétrole, la destruction de la demande (…) est compensée par la pénurie d’offre déclenchée par les boycotts financiers de la Russie », ajoute-t-il.
La Russie est le deuxième exportateur mondial de pétrole.
Pour l’analyste, la « question fondamentale » est maintenant de « savoir si les ravages économiques causés par le conflit ukrainien, l’attitude de la Chine face aux flambées d’infections (de Covid-19) l’emporteront sur le manque de barils russes disponibles ».