Les prix du pétrole se reprenaient vendredi, quand ceux du gaz poursuivaient leur envol, galvanisés par les baisses d’approvisionnement du géant russe Gazprom vers l’Europe.
Vers 09H20 GMT (11H20 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août prenait 0,75% à 120,71 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juillet montait de 0,85% à 118,59 dollars.
Le pétrole repart à la hausse
Les facteurs poussant les prix du brut à la hausse “ont pris leur revanche”, affirme Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote. Le marché considère désormais que “la reprise chinoise, le boom des voyages et l’offre restreinte maintiendraient le marché à la hausse à moyen terme”.
Les craintes de destruction de la demande induites par la remontée inédite des taux directeurs par la Réserve fédérale américaine (Fed) semblent dissipées pour le moment.
“Dans l’ensemble, compte tenu des contraintes d’approvisionnement persistantes et du resserrement des conditions de marché, l’environnement favorable aux prix du pétrole devrait persister jusqu’en 2023″, estime Han Tan, analyste chez Exinity.
“Les cours pourraient même enregistrer des gains supplémentaires à court terme, à condition que la Chine continue de se débarrasser de ses mesures sanitaires” et que les signaux de récession s’éloignent, poursuit l’analyste.
Les prix du gaz s’envolent
Les prix du gaz reprenaient quant à eux leur envolée vendredi, galvanisés par le géant russe Gazprom qui ne cesse de baisser ses livraisons à l’Europe dans le contexte de l’offensive russe en Ukraine et des sanctions occidentales contre Moscou. Le groupe russe ne livrera que 50% du gaz demandé vendredi par l’Italien Eni.
Le gestionnaire du réseau français de transport de gaz GRTgaz a également annoncé vendredi ne plus recevoir de gaz russe par gazoduc depuis le 15 juin, avec “l’interruption du flux physique entre la France et l’Allemagne”.
Gazprom a considérablement réduit ces derniers jours ses livraisons vers les pays européens, notamment vers l’Allemagne via le gazoduc Nord Stream 1, ce qui pourrait avoir causé l’interruption de l’approvisionnement vers la France.
Les prix du gaz sont par ailleurs poussés par une diminution soudaine de l’offre de gaz naturel liquéfié (GNL) venant des États-Unis, un incendie mettant le terminal Freeport LNG près de Houston au Texas hors service pendant 90 jours.
Le TTF néerlandais, la référence du gaz naturel en Europe, a bondi de plus de 61% sur la semaine, atteignant un pic à 148,995 euros le mégawattheure (MWh) en séance jeudi. Vers 09H20 GMT, le TTF évoluait à 134,300 euros le mégawattheure (MWh).