Les cours du pétrole cédaient du terrain jeudi. Certains investisseurs profitant des récents records en plusieurs années pour prendre des bénéfices. D’autres considérant que la volonté brandie par la Chine de plafonner les prix du charbon limitera la demande de brut.
Le cours du pétrole baisse
Vers 09H20 GMT (11H20 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre lâchait 1,01% par rapport à la clôture de mercredi, à 84,95 dollars à Londres, après avoir atteint 86,10 dollars en début de séance asiatique, une première depuis octobre 2018.
À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le même mois, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, abandonnait 0,77% à 82,78 dollars.
Le WTI a touché la veille 84,25 dollars le baril, un record depuis le mois d’octobre 2014, bien aidé par une baisse des réserves commerciales de brut aux Etats-Unis de 431.000 barils selon l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) alors que les analystes s’attendaient à une hausse d’une ampleur cinq fois plus importante.
Les réserves américaines d’essence ont fondu
Autre signe positif pour la demande et l’activité de la première économie mondiale, les réserves américaines d’essence ont fondu de 5,4 millions de barils alors qu’un repli de seulement 950.000 barils était attendu.
Ce nouvel élan à la hausse des cours « a incité certains investisseurs à prendre leurs bénéfices », relève Pierre Veyret, analyste d’Activtrades, de quoi limiter, au moins temporairement, la montée affolante des cours.
Le Brent et le WTI se sont appréciés d’environ 30% au cours des 2 derniers mois
« La menace de la Chine de plafonner les prix du charbon » pèse également sur les cours du brut, souligne Jeffrey Halley, de Oanda.
La Commission nationale du développement et des réformes (NDRC) « aura recours à tous les moyens nécessaires […] pour faire revenir les prix du charbon dans une fourchette raisonnable », a-t-elle annoncé mardi, sans préciser les pistes envisagées.
Un prix du charbon plus raisonnable découragera une partie du report de la demande vers le pétrole, qui alimentait – entre autres facteurs – la hausse des cours ces dernières semaines.