Les cours du pétrole bondissaient de quelque 5% lundi, à deux jours d’une réunion de l’Opep+ en présentiel, ce qui laisse présager d’une réduction plus drastique de production.
Vers 12H45 GMT (14H45 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, dont c’est le premier jour comme contrat de référence, prenait 4,31%, à 88,81 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois, gagnait 4,92% à 83,40 dollars, peu après avoir bondi de plus de 5%.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+), au premier rang desquels la Russie, “envisage de procéder à sa plus importante réduction de production depuis la pandémie” de Covid-19 pour contrer la chute des cours, affirme Victoria Scholar, analyste chez Interactive Investor.
Les deux références du pétrole ont en effet enregistré de lourdes pertes pendant le mois de septembre (-8,8% pour le Brent et -11,2% pour le WTI), lestées par l’attention portée aux craintes croissantes d’une récession dans les pays consommateurs.
L’alliance a annoncé samedi que sa réunion de mercredi se tiendrait en présentiel à Vienne, une première depuis mars 2020 et l’émergence de la pandémie, alimentant les rumeurs de coupes substantielles de sa production.
“Les membres du groupe ont déjà entamé des discussions sur une réduction des quotas de production qui se situerait entre 500.000 et un million de barils par jour”, souligne Stephen Brennock, de PVM Energy.
Victoria Scholar évoque pour sa part “plus d’un million de barils par jour pour compenser les récentes baisses” de cours.
La décision du groupe est particulièrement scrutée par le marché. “Une surprise pourrait provoquer un mouvement significatif sur le marché du pétrole, tandis que si le groupe décide d’agir conformément aux attentes, nous pourrions assister à une poursuite de la reprise” des prix, commente Walid Koudmani, analyste chez XBT.
Déjà en septembre, face aux craintes de récession, l’Opep+ avait légèrement abaissé son objectif (de 100.000 barils), pour la première fois depuis plus d’un an, et s’était dit prêt à faire plus.
En outre, les principales banques centrales s’empressent de relever les taux pour contenir l’inflation, “assombrissant encore le tableau de la demande à court terme”, remarque M. Brennock.
La force du dollar a également pesé sur la demande de pétrole, rappellent les analystes.
Le brut s’échangeant en dollars, un billet vert fort réduit le pouvoir d’achat des investisseurs étrangers utilisant d’autres devises, et donc la demande.