A 09H40 GMT (11H40 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet montait de 2,00% à 113,12 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin prenait quant à lui 1,92% à 110,34 dollars.
Une hausse du pétrole qui se prolonge
“Les prix du pétrole ont fait fi de la décision largement attendue de l’Opep+ d’augmenter la production”, commente Han Tan, analyste chez Exinity. Les représentants des treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs dix partenaires (Opep+) ont en effet décidé “d’ajuster à la hausse la production totale mensuelle de 432.000 barils par jour pour le mois de juin”, a annoncé l’alliance jeudi.
Une hausse qui s’inscrit dans la stratégie du cartel d’ouverture très marginale de leurs vannes d’or noir, ignorant la pression exercée par les pays consommateurs pour que l’alliance pompe plus. “Le groupe de producteurs a minimisé la perspective d’un déficit d’offre béant”, estime Stephen Brennock, analyste pour PVM Energy.
“Cette affirmation est absurde. L’embargo imminent de l’UE sur le pétrole russe a tout d’une grave compression de l’offre”, juge-t-il.
Les facteurs de hausse
Lors de la présentation mercredi d’un sixième train de sanctions contre la Russie, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a proposé une interdiction progressive des importations de pétrole. Une proposition à laquelle la Hongrie s’est opposée, jugeant qu’une telle mesure “détruirait complètement la sécurité énergétique” du pays. “Dans le même temps, les signes d’un affaiblissement de l’économie mondiale se sont multipliés”, pouvant ainsi affecter la demande, fait valoir Stephen Brennock.
En Chine, le pays affronte ces dernières semaines sa pire flambée épidémique. Pékin a fermé mercredi des dizaines de stations de métro et ses habitants redoutent désormais un confinement, comme à Shanghai, la plus grande ville de Chine avec 25 millions d’habitants où la plupart des cas sont enregistrés.
La poursuite de la stratégie zéro Covid en Chine “pourrait limiter la hausse du pétrole si les confinements persistent et affaiblissent la demande dans la deuxième économie mondiale”, affirme Han Tan.
“Néanmoins, le pétrole ne devrait pas avoir de mal à rester au-dessus de la barre symbolique des 100 dollars le baril, tant que les craintes liées à la demande sont éclipsées par les craintes liées au déficit de l’offre”, argue l’analyste.