Les cours du pétrole ont enregistré une hausse marquée à la suite de la conclusion d’un accord commercial entre les États-Unis et le Royaume-Uni, alimentant les espoirs d’un apaisement plus large des tensions commerciales internationales. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a clôturé à 62,84 $, en hausse de 2,81%, tandis que le baril américain de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, a progressé de 3,17% à 59,91 $.
Un compromis bilatéral perçu comme un signal d’ouverture
L’accord a été présenté comme un compromis “historique” par le président américain Donald Trump, bien que les contours du texte soient encore partiellement flous. Le gouvernement britannique a, pour sa part, souligné les bénéfices attendus pour les secteurs automobile et sidérurgique. L’entente permettrait notamment l’accès élargi aux marchés britanniques pour certaines exportations agricoles américaines, comme le bœuf et l’éthanol.
Rob Haworth, stratégiste chez US Bank Wealth Management, a déclaré à AFP que ce mouvement de marché “reflète l’espoir que l’accord avec le Royaume-Uni ne soit que le premier d’une longue série”. Selon lui, une multiplication de tels accords pourrait réduire l’incertitude pour les entreprises et améliorer les perspectives économiques globales.
Effet immédiat sur les marchés pétroliers
Les analystes estiment que cette annonce renforce à court terme les attentes de hausse de la demande en hydrocarbures, soutenant ainsi les prix du brut. Par ailleurs, Donald Trump a indiqué que des négociations “considérables” avec la Chine, premier importateur mondial de pétrole, sont prévues en Suisse ce weekend, ce qui ajoute un facteur de soutien supplémentaire.
Toutefois, les marchés demeurent prudents. “Les investisseurs attendent encore les détails pour évaluer l’impact réel sur les droits de douane”, a précisé Haworth. Dans le même temps, les prix du brut restent proches de leurs plus bas niveaux depuis quatre ans, en raison de la perspective d’une augmentation de l’offre à court terme.
Une hausse de production de l’Opep+ en toile de fond
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+), incluant la Russie et l’Arabie saoudite, ont confirmé le 4 mai une hausse de leur production en juin. Celle-ci atteindra 411 000 barils supplémentaires par jour, soit une accélération par rapport aux 137 000 initialement prévus. Cette décision intervient alors que la demande reste volatile et que les capacités de stockage mondiales se tendent.
Les opérateurs de marché évaluent donc actuellement deux dynamiques opposées : une détente potentielle du commerce mondial, et une pression sur l’offre à travers l’augmentation des volumes disponibles sur le marché.