Les prix du pétrole ont enregistré une hausse de plus de 1 % le 8 octobre, portés par une décision inattendue de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires, connus sous le nom d’OPEP+, de limiter l’augmentation de leur production en novembre. Le contrat de référence Brent a progressé de 82 cents, soit 1,3 %, atteignant 66,27 $ le baril, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) américain a grimpé de 85 cents, ou 1,4 %, pour s’établir à 62,58 $.
Une hausse modeste qui soutient les cours
L’OPEP+ a convenu d’un relèvement de seulement 137 000 barils par jour pour le mois de novembre, malgré des signaux croissants d’un excédent sur le marché. Cette décision est considérée comme un compromis minimal destiné à maintenir la cohésion du groupe face à des préoccupations divergentes parmi ses membres. « Le strict minimum décidé par l’OPEP+ dimanche a suffi à apporter un certain soutien », a déclaré Tamas Varga, analyste pétrole chez PVM.
Cette modeste révision intervient alors que plusieurs analystes préviennent d’un déséquilibre croissant entre l’offre et la demande. Selon Goldman Sachs, les stocks mondiaux de brut ont augmenté de 1,5 million de barils par jour au dernier trimestre, malgré une demande saisonnière historiquement forte. La banque prévoit un surplus atteignant 2 millions de barils par jour entre le quatrième trimestre 2025 et le quatrième trimestre 2026.
Facteurs américains et incertitudes persistantes
Les acteurs du marché attendent également les données hebdomadaires de l’Energy Information Administration (EIA), prévues le 8 octobre. Des sources ayant consulté les chiffres de l’American Petroleum Institute (API) indiquent que les stocks de brut américains ont crû de 2,78 millions de barils au cours de la semaine se terminant le 3 octobre, tandis que les réserves d’essence et de distillats ont diminué.
Dans le même temps, l’EIA a annoncé que la production de pétrole aux États-Unis devrait atteindre un niveau record en 2025, dépassant les prévisions initiales. Cette tendance pourrait accentuer les tensions entre l’offre excédentaire et la demande mondiale, notamment si les réductions de production russe venaient à s’intensifier.
Goldman Sachs souligne que toute baisse inattendue de la production russe pourrait constituer un risque haussier pour les prix, malgré le contexte de surplus. Le marché continue donc d’évoluer dans un climat d’incertitude, influencé à la fois par les ajustements politiques de l’OPEP+ et les dynamiques propres à la production nord-américaine.