Les prix du pétrole glissaient mercredi, avant une décision de politique monétaire très attendue de la Réserve fédérale (Fed), lestés par les craintes d’un ralentissement de l’économie américaine.
Les prix du pétrole baissent
Vers 15H30 GMT (17H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août perdait 0,34% à 120,76 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juillet glissait de 0,57% à 118,25 dollars.
Les ventes au détail aux États-Unis ont enregistré en mai un recul de 0,3% par rapport à avril, alors que le pouvoir d’achat des consommateurs est fortement diminué par l’inflation qui a atteint un nouveau record en 40 ans.
Des données qui indiquent “un ralentissement de l’économie américaine” et qui suggèrent “que la hausse des prix commence maintenant à affecter la demande”, selon Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
En parallèle, les réserves commerciales de pétrole brut aux États-Unis ont augmenté la semaine dernière de 1,9 million de barils selon les chiffres publiés mercredi par l’EIA, alors que les analystes tablaient sur une baisse de 2,2 millions. Ce chiffre reste toutefois à relativiser car les réserves stratégiques ont, elles, baissé de façon très marquée (-7,7 millions de barils).
Le marché a désormais les yeux tournés vers la réunion du Comité monétaire de la Fed, qui doit dévoiler mercredi l’ampleur de son tour de vis monétaire supplémentaire pour dompter l’inflation. “Un resserrement plus important de la politique monétaire pourrait avoir des effets négatifs sur la demande de pétrole”, explique Carsten Fritsch, analyste pour Commerzbank.
Les cours du gaz continuent d’augmenter
Les prix du gaz naturel sont quant à eux toujours en hausse, après l’annonce du géant russe Gazprom mercredi qui va baisser d’encore un tiers ses livraisons de gaz à l’Europe via le gazoduc Nord Stream.
Mardi, le groupe avait déjà annoncé une réduction de sa capacité quotidienne de livraison de gaz vers l’Allemagne via Nord Stream, puis vers l’Italie mercredi selon le groupe Eni.
Gazprom cherche à faire “monter les prix” du gaz, a dénoncé mercredi le gouvernement allemand. Cette baisse de l’approvisionnement a fait bondir les prix du TTF néerlandais, la référence en Europe, de près de 22% mercredi après avoir déjà grimpé de près de 16% la veille.
“Cela risque de compromettre la très bonne reconstitution des stocks (de l’Union européenne) observée ces derniers temps”, affirme Barbara Lambrecht, analyste à la Commerzbank.
Mardi, Freeport LNG, qui contrôle le terminal du même nom, situé sur la côte texane près de Houston, a annoncé que l’incendie qui avait touché son site mercredi dernier allait perturber l’exportation de GNL durant 90 jours, une durée plus longue que prévu initialement.
“Cela affectera surtout l’Europe, qui absorbe depuis peu 75% des exportations américaines de gaz naturel liquéfié”, poursuit Mme Lambrecht, alors même que l’Union européenne cherche à diminuer sa dépendance vis-à-vis du gaz russe, principale source d’approvisionnement jusqu’ici.
Le TTF néerlandais évoluait à 15H30 GMT à 119,500 euros le MWh après avoir touché les 121,735 euros, un plus haut depuis fin avril.