Les prix du pétrole reculaient jeudi au lendemain de l’annonce de la banque centrale américaine de la plus forte hausse de taux depuis 1994. En conséquence, cela menace ainsi la demande aux Etats-unis, malgré des problèmes d’approvisionnement en brut qui persistent.
La décision de la Fed impacte les prix du pétrole
Vers 09H30 GMT (11H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août perdait 0,85% à 117,50 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juillet baissait de 0,78% à 114,41 dollars.
Les cours fléchissent “car les investisseurs envisagent une plus grande probabilité de récession, ce qui réduirait la demande de pétrole et ferait baisser les prix”, explique Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote.
La banque centrale américaine (Fed) a relevé mercredi ses taux directeurs de trois quarts de point, la plus forte hausse depuis 1994, et son président a assuré que l’institution restait “déterminée” à lutter contre l’inflation galopante.
“La croissance sera inévitablement entravée par les hausses continues des coûts d’emprunt”, commente Tamas Varga, analyste chez PVM Energy. Or, une croissance minorée peut lester la demande d’or noir.
Les prix du pétrole se maintiennent néanmoins à des niveaux élevés
Les prix du pétrole se négocient toutefois toujours entre 115 et 120 dollars le baril, des niveaux très hauts qui laissent “craindre que la Fed se contente de continuer à augmenter les taux pour éliminer l’inflation énergétique persistante, même si cela signifie une hausse du chômage”, affirme Stephen Innes, analyste pour Spi Asset Management.
Tamas Varga rappelle cependant que ce sont les “problèmes d’approvisionnement” qui sont à l’origine de la montée des prix ces derniers mois. “C’est pourquoi l’administration américaine fait tout ce qui est en son
pouvoir pour atténuer le déséquilibre.”
Même si les stocks commerciaux des Etats-Unis ont augmenté, les réserves stratégiques américaines de brut ont connu une baisse record lasemaine dernière. Celle-ci s’élevait à hauteur de 7,7 millions de barils, selon les chiffres publiés par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).
“En raison des problèmes d’approvisionnement, la faiblesse actuelle devrait être temporaire”, estime M. Varga.
“La reprise mondiale des voyages et les réserves limitées de pétrole brut devraient soutenir le marché haussier à moyen terme” conclut Ipek Ozkardeskaya.