Les prix du pétrole accéléraient leur baisse, après les importantes pertes de la veille, les inquiétudes quant à la demande en or noir regagnant du terrain malgré l’avancée des discussions concernant l’embargo européen sur le brut russe.
Les prix du pétrole en baisse
Vers 10H45 GMT (12H45 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet perdait 1,72% à 104,12 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin fléchissait quant à lui de 1,51% à 101,53 dollars.
Les deux références du brut avaient dévissé lundi de plus de 6%, emportées par les craintes d’un ralentissement économique global, et l’effritement de la demande chinoise dû à la flambée épidémique que connaît actuellement le pays.
« La chute a été déclenchée par des inquiétudes économiques qui se sont également exprimées par une forte baisse des marchés boursiers », commente Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.
De plus, « la réduction notable par l’Arabie saoudite de ses prix de vente officiels pour les clients asiatiques a clairement été interprétée par certains acteurs du marché comme un signe de faiblesse de la demande de pétrole », fait valoir M. Fritsch.
Et « la politique radicale de zéro Covid de la Chine suscite des inquiétudes quant aux perspectives de la demande de la deuxième plus grande économie du monde », commente Victoria Scholar, analyste pour Interactive investor. La Chine est le deuxième plus grand consommateur et le premier importateur de pétrole brut au monde.
Les analystes craignent l’embargo européen
Cependant, selon Tamas Varga, analyste chez PVM Energy, « le risque de sanctions et (de perturbations de) l’approvisionnement devrait l’emporter sur les préoccupations relatives à la demande ».
Un accord sur un projet d’embargo de l’Union européenne sur le pétrole russe, actuellement bloqué par la Hongrie, est possible « dans la semaine », a estimé mardi le secrétaire d’État français aux Affaires européennes, Clément Beaune.
Mais pour qu’il soit décidé, le projet doit être adopté à l’unanimité par les 27 Etats membres. « Une fois ces difficultés surmontées et les sanctions appliquées, une véritable pénurie de produits russes se fera sentir dans toute l’Europe et dans le monde », assure Tamas Varga.