Les prix du pétrole étaient en baisse mardi, lestés par l’affaiblissement de la demande en Chine, important consommateur de brut. De plus, la possibilité d’un embargo européen sur les hydrocarbures russes se profile.
Vers 09H25 GMT (11H25 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet perdait 0,86% à 106,65 dollars. Par ailleurs, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin reculait quant à lui de 0,78% à 104,35 dollars.
La Chine victime de la COVID-19
“La chute des prix a été déclenchée par les craintes que les confinements dus au coronavirus en cours en Chine puissent sérieusement freiner la demande de pétrole dans ce pays”, commente Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.
Or, Ll Chine est le deuxième plus grand consommateur et le plus important importateur de pétrole brut au monde. Largement épargné depuis deux ans, le pays affronte ces dernières semaines sa pire flambée épidémique depuis le printemps 2020.
En effet, dans la métropole de Shanghai, de loin la plus touchée et dont les 25 millions d’habitants sont confinés depuis un mois, toute personne testée positive, même asymptomatique, est envoyée dans un centre de quarantaine collective.
L’UE propose un embargo pétrolier
De surcroît, la perspective d’un embargo européen sur les hydrocarbures russes semble se rapprocher à grands pas, ce qui constituerait un important facteur haussier pour les prix du brut. “Les ministres européens de l’énergie ont discuté [lundi] d’un embargo pétrolier contre la Russie. De fait, cette mesure doit faire partie du nouveau train de sanctions que l’UE a l’intention d’adopter cette semaine”, affirme Carsten Fritsch.
“Nous plaidons pour un embargo immédiat sur le pétrole et le gaz. L’heure est venue pour le pétrole, puis ensuite viendra le gaz. L’Europe doit se débarrasser de la dépendance aux énergies fossiles russes”, a soutenu la ministre polonaise Anna Moskwa lors de la réunion. La ministre française Barbara Pompili, présidente de la réunion a assuré que s’il n’était pas l’objet de ce conseil de l’Energie, “un nouveau paquet de sanctions est en préparation”, et qu’”il viendra dans les jours qui viennent”.
En 2021, la Russie a fourni 30% du brut et 15% des produits pétroliers achetés par l’UE. Ainsi, “les pays consommateurs de pétrole sont confrontés à un dilemme: les pays qui dépendent le plus du pétrole russe veulent se protéger, tandis que ceux qui dépendent moins de la Russie font pression en faveur d’un boycott total”, explique Tamas Varga.