Les prix du pétrole glissaient mercredi avant une décision de politique monétaire très attendue de la Réserve fédérale (Fed) et l’état des réserves commerciales américaines, malgré la publication de données plus optimistes pour la demande mondiale en or noir.
Une baisse des prix du pétrole
Vers 12H00 GMT (14H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août perdait 0,30% à 120,81 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juillet glissait de 0,40% à 118,45 dollars. Le Comité monétaire de la Fed doit dévoiler l’ampleur de son tour de vis monétaire supplémentaire pour dompter l’inflation mercredi.
“Un resserrement plus important de la politique monétaire pourrait avoir des effets négatifs sur la demande de pétrole”, explique Carsten Fritsch, analyste pour Commerzbank.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit pourtant que la demande pétrolière mondiale va pour la première fois dépasser les niveaux d’avant la pandémie de Covid l’an prochain, dans son rapport mensuel sur le pétrole publié mercredi.
“Une grande part de cette probable accélération résulte d’une reprise robuste de la demande chinoise, faisant suite aux graves perturbations liées au Covid-19 en 2022″, explique-t-elle.
Dans son rapport mensuel publié mardi, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a également maintenu ses prévisions de croissance solide de la demande mondiale cette année, avec cependant une révision à la baisse pour le deuxième trimestre de 2022, plombé par de nouvelles restrictions sanitaires en Chine.
Le marché attend également la publication de l’état des stocks américains de pétrole par l’EIA (Agence américaine d’information sur l’Energie). Les analystes tablent sur une baisse de 2,2 millions de barils des réserves commerciales de brut, selon la médiane d’un consensus compilé par Bloomberg.
Les prix du gaz poursuivent leur augmentation
Les prix du gaz naturel sont quant à eux toujours en hausse, après l’annonce du géant russe Gazprom mardi, qui va baisser de plus de 40% sa capacité quotidienne de livraison de gaz vers l’Allemagne via le gazoduc Nord Stream. Une “décision politique”, a dénoncé mercredi le gouvernement allemand.
Le groupe a également a réduit 15% ses livraisons de gaz au groupe italien Eni pour la journée de mercredi. Cette baisse de l’approvisionnement a participé à faire bondir mardi le TTF néerlandais, référence du marché européen du gaz naturel, de près de 16% avec un pic au dessus des 100 euros le mégawattheure (MWh) à 101,005 euros.
“Cela risque de compromettre la très bonne reconstitution des stocks (de l’Union européenne) observée ces derniers temps”, affirme Barbara Lambrecht, analyste à la Commerzbank.
Mardi, Freeport LNG, qui contrôle le terminal du même nom, situé sur la côte texane, près de Houston, a annoncé que l’incendie qui avait touché son site mercredi dernier allait perturber l’exportation de GNL durant une durée plus longue que prévu initialement. Le terminal devrait être hors service 90 jours et “sa capacité restera probablement à un niveau réduit jusqu’à la fin de l’année”, précise Mme Lambrecht.
“Cela affectera surtout l’Europe, qui absorbe depuis peu 75% des exportations américaines de gaz naturel liquéfié”, poursuit-elle, alors même que l’Union européenne cherche à diminuer sa dépendance vis-à-vis du gaz russe, principale source d’approvisionnement jusqu’ici.
Le TTF néerlandais évoluait à 12H00 GMT à 100,400 euros le MWh.