Les prix du pétrole chutent mercredi et ont effacé tous leurs gains depuis les coupes volontaires de production des pays exportateurs de l’Opep+, les investisseurs ignorant la baisse des stocks américains et se concentrant sur les craintes de récession.
Le Brent plonge sous la barre des 80 dollars pour la première depuis fin mars
Vers 14H40 GMT (16H40 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin abandonnait 1,10%, à 79,90 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, perdait 0,80%, à 76,45 dollars. Le Brent plongeait ainsi sous la barre des 80 dollars pour la première fois depuis fin mars, et le WTI a quant à lui touché son plus bas prix mensuel.
« Les craintes d’une récession et donc d’une baisse de la demande » poussent les investisseurs à s’éloigner du marché du brut, a expliqué Fawad Razaqzada, analyste chez City Index. « Les deux contrats du pétrole ont donc finalement comblé les écarts de prix qui s’étaient formés au début du mois », lorsque certains membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+) avaient annoncé des réductions volontaires de leur production de pétrole, à la surprise du marché, rappelle M. Razaqzada. Les cours des deux références mondiales du brut avaient alors bondi d’environ 6 dollars.
Les investisseurs ont créé une pression à la baisse
Autre facteur important qui pèse sur les prix: selon l’analyste, « de nombreux investisseurs ont sans aucun doute pris des bénéfices sur leurs positions longues après que les prix ont formé ces grands écarts au début du mois ». Prendre une position longue sur un marché signifie acheter un actif anticipant une remontée des cours. « En liquidant leurs positions, ils ont vendu du pétrole sur le marché, créant ainsi une pression à la baisse », poursuit M. Razaqzada.
Les stocks commerciaux de pétrole brut ont par ailleurs enregistré une nouvelle chute plus importante que prévu la semaine dernière aux États-Unis, selon des chiffres publiés mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA). Les réserves commerciales ont diminué de 5,1 millions de barils durant la semaine achevée le 21 avril. Les analystes tablaient pour leur part sur une baisse plus modérée de 1,5 million de barils des réserves commerciales de brut, mais aussi d’essence, selon la médiane d’un consensus compilé par Bloomberg. « Cette situation est généralement favorable aux prix », souligne Fawad Razaqzada, mais l’état des stocks américains n’a pas suffit à inverser la tendance des cours.