Les prix du pétrole flanchaient mercredi, rattrapés par les tensions inflationnistes dans le monde et les craintes d’une récession, qui pourraient peser sur la demande en or noir. Vers 16H05 GMT (18H05 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet perdait 2,26% à 109,40 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin baissait quant à lui de 2,41% à 109,69 dollars.
Le prix du pétrole en baisse
Les réserves commerciales de pétrole brut aux États-Unis ont pourtant reculé la semaine dernière de 3,4 millions de barils en net, selon les chiffres publiés mercredi par l’Energy Information Administration (EIA). Une diminution des stocks entraîne d’ordinaire une augmentation des prix. D’autant que le marché s’attendait à une augmentation de l’ordre de 2 millions de barils, selon la médiane d’analystes interrogés par l’agence Bloomberg. “Au cours des dernières heures, le pétrole a été entraîné à la baisse par le sentiment général baissier sur les marchés”, commente David Madden, analyste chez Equiti Capital.
Partout dans le monde, les tensions inflationnistes font craindre pour la croissance économique mondiale. L’inflation au Canada s’est une fois de plus accélérée en avril par rapport à l’an dernier, atteignant son plus haut niveau depuis 1991. Au Royaume-Uni, l’inflation a bondi à 9% en avril sur douze mois, un record en 40 ans, principalement à cause de l’énergie, accentuant la crise du coût de la vie.
“Le seul point positif de ces craintes de récession est la façon dont ils ont réussi à plafonner les gains du pétrole”, estime Chris Beauchamp, analyste chez IG. “il est peu probable que la demande de pétrole se maintienne, si des éléments clés de l’économie mondiale glissent vers une croissance négative.” “Cela offre au moins la possibilité d’un certain soulagement face à une inflation plus élevée à moyen terme”. Les craintes quant à des ruptures d’approvisionnement du brut venant de Russie restent cependant présentes.
Moscou réorganise ses énergies
La Russie va devoir réorganiser son secteur énergétique après les sanctions européennes, a jugé mardi Vladimir Poutine, mais il a estimé que l’UE allait être la première à souffrir de son “autodafé économique” en renonçant aux hydrocarbures russes. La Finlande et la Suède ont soumis mercredi leurs demandes d’adhésion à l’Otan, des consultations étant en cours entre les Alliés pour lever l’opposition de la Turquie à l’intégration des deux pays nordiques dans l’Alliance.
“Maintenant que ces deux pays ont demandé à faire partie de l’alliance, les marchés seront attentifs à de nouvelles provocations de la part de la Russie, y compris le risque que l’énergie devienne encore plus une arme”, affirme Susannah Streeter, analyste pour Hargreaves Lansdown.