La tendance est à la hausse pour le prix du baril de pétrole brut. En effet, son prix dépasse actuellement les 110 dollars le baril. Les sanctions contre la Russie commencent à peine à toucher son secteur énergétique mais les marchés anticipent les futures décisions. De plus, l’OPEP ne répond que partiellement à la demande d’augmenter la production mondiale.
Le prix du pétrole brut augmente alors que, dans le même temps, le brut russe est soigneusement évité par les acheteurs.
Un analyste du marché témoigne :
« Le producteur de pétrole russe, Surgutneftegas, a échoué pour la troisième fois à vendre du brut de l’Oural… Le négociant en pétrole, Trafigura, a également tenté de vendre une cargaison de la principale qualité d’exportation du pays, mais a échoué ».
Le pétrole brut russe subit les effets de l’anticipation du marché.
De fait, les sanctions internationales épargnent en grande partie le secteur énergétique russe. Par exemple, les banques qui permettent les échanges de pétrole brut russe sont épargnées. Toutefois, certaines mesures ont un effet indirect et dissuasif sur le marché.
Le Royaume-Uni interdit les pétroliers russes dans ses ports. Le Canada bloque les importations de pétrole. De même, les États-Unis n’achètent plus de brut en provenance de Russie depuis une semaine malgré la faiblesse de leurs stocks.
En revanche, toutes ces mesures pénalisent la Russie car elles dissuadent les acheteurs de se fournir chez elle. Les raffineries indépendantes chinoises évitent le pétrole brut russe à cause des complications de paiements provoquées par les sanctions.
L’OPEP ne modifie pas ses objectifs malgré le risque de pénurie.
Malgré les pressions internationales, l’OPEP conserve ses objectifs de production de pétrole brut. Les États membres, dont la Russie, acceptent d’augmenter leur production de 400.000 b/j en avril, une ambition antérieure au conflit en Ukraine.
Edward Moya, analyste du marché de pétrole chez OANDA, déclare :
« Le marché pétrolier est très vulnérable à une pénurie majeure d’approvisionnement maintenant que l’OPEP+ a ratifié une modeste hausse de l’offre. »
Ainsi, la baisse de la demande est la seule solution restante pour que le prix du pétrole brut diminue. Néanmoins, le contexte actuel n’est pas à l’optimisme. En effet, la Maison Blanche promet de s’attaquer prochainement à la chaîne de raffinage russe pour maintenir une pression maximale sur le Kremlin.