Le Niger a récemment accusé le Nigeria de soutenir une attaque visant un pipeline stratégique reliant le pays au Bénin. Ces accusations, portées le vendredi 20 décembre, font suite à un incident survenu trois jours plus tôt dans la région de Dosso, au sud du Niger. L’attaque, qualifiée de terroriste par les autorités nigériennes, s’inscrit dans un contexte de méfiance accrue entre les deux pays.
Un oléoduc clé pour le Niger
Le pipeline, inauguré en mars dernier, joue un rôle central dans l’économie nigérienne. Il transporte le pétrole brut vers le terminal de Sèmè, au Bénin, pour son exportation sur le marché international. L’attaque récente alimente des inquiétudes quant à la sécurisation de cette infrastructure essentielle, déjà ciblée en juin par un assaut qui avait coûté la vie à six soldats nigériens.
La réaction du Nigeria
Le ministère des Affaires étrangères du Nigeria a fermement rejeté ces accusations dans un communiqué publié le samedi 21 décembre. « Les auteurs de l’attaque n’ont été ni soutenus ni aidés par les autorités nigérianes. Le gouvernement reste engagé dans la lutte antiterroriste », peut-on lire dans la déclaration officielle.
Ces échanges interviennent dans un contexte diplomatique tendu. Le Niger reproche au Nigeria, ainsi qu’au Bénin, leur soutien aux sanctions financières imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) après le coup d’État survenu en juillet dernier. Bien que ces sanctions aient été levées, les séquelles politiques demeurent.
Enjeux financiers et géopolitiques
La sécurisation du pipeline est cruciale pour le Niger, qui doit rembourser un prêt de 400 millions de dollars obtenu auprès de la Chine en avril. Les revenus de l’exportation de pétrole brut à travers cette infrastructure sont indispensables pour honorer cet engagement. L’incertitude entourant l’état actuel de l’oléoduc pourrait compromettre ces objectifs financiers.
Alors que des enquêtes sont en cours pour identifier les responsables de cette attaque, les accusations entre le Niger et le Nigeria pourraient avoir des répercussions durables sur la coopération régionale. Les infrastructures énergétiques restent une cible vulnérable dans une région marquée par des enjeux sécuritaires complexes.